Pour le touriste ou l’amateur de beaux paysages et de gastronomie, le Gers demeure par excellence une terre de cocagne, Le bonheur est dans le pré, comme s’intitulait le sympathique film d’Étienne Chatiliez, sorti en 1995.
Pourtant ce département, parmi les plus ruraux de France, n’est épargné ni par la misère ni par la précarité.
Au cours d’une enquête sociale dans les campagnes et les villages de Gascogne, nous avons rencontré de jeunes maraîchers travaillant plus de 60 heures par semaine et ne survivant que grâce au versement du RSA, des paysans, souvent âgés, cultivant des petites surfaces ou élevant des veaux qu’ils ne parviennent plus à vendre, des agriculteurs victimes de calamités naturelles ou de problèmes phytosanitaires (la grippe aviaire, le mildiou), des personnes déprimées qui ne parviennent plus à régler leur cotisation MSA et les dettes au Crédit Agricole, qui n’ouvrent plus leur courrier, des retraitées agricoles, souvent des femmes, n’ayant qu’insuffisamment déclaré ...
Ce document sera publié en ligne en texte intégral en juin 2024.