Honoré Daumier, Dormeurs à la corde deux sous la nuit, 1852

Honoré Daumier, Dormeurs à la corde deux sous la nuit, 1852

DORMIR A LA CORDE: Avant l'invention des refuges municipaux (les haras de la vermine), il existait rue des Trois-Bornes, un bouge tenu par le père Jean. L’unique salle avait à peu près vingt mètres de long sur trois mètres de largeur.. Dans toute la longueur, une grosse corde était tendue. Elle était terminée par deux forts anneaux qui la fixaient à chaque extrémité. Les clients, (la plupart des givemeurs), payaient trois sous d'entrée; cette somme leur donnait le droit de s'accroupir les bras sur la corde et de dormir. Cinquante environ pouvaient y trouver place. A cinq heures du matin, le père Jean sonnait le réveil en tapant avec un morceau de fer sur une vieille casserole. Parmi les dormeurs, il y en avait  dont le sommeil était dur. Ils ne se levaient pas. Alors le père Jean décrochait la corde et les dormeurs tombaient sur les dalles. Dormir à la corde est resté légendaire (Argot du peuple)

In Charles Virmaître, Dictionnaire d'argot fin-de-siècle, Paris, 1894, p.93


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