« L’égalité des chances à l’école »,… ou l’inégalité ?
Jean-Paul Delahaye, Inspecteur général, ancien directeur de l’enseignement scolaire, fait le choix de donner la parole aux jeunes eux-mêmes, à travers une fiction au cours de laquelle deux garçons d’un lycée professionnel de banlieue vont se retrouver dans un internat d’excellence parisien.
Les retours dans leur quartier d’origine leur font prendre conscience du décalage énorme entre les conditions d’enseignement qu’ils ont connues auparavant et celles de leur nouvel établissement. Si la rencontre avec les jeunes « bourges » est difficile, elle se fait avec quelques-uns et l’idée d’écrire « des cahiers de doléances » pour dénoncer les injustices de l’enseignement en banlieue germe. Les jeunes banlieusards vont décrire avec vérité et minutie leur vie quotidienne au sein de familles précaires aux budgets très faibles. Ils disent des vies qu’on n’imagine pas, faites de privations, du courage des parents. Ils disent leur scolarité dans les filières non choisies des lycées techniques, évoquent également des proviseurs et professeurs solidaires…
Après cette lecture, les paroles des jeunes résonnant en nous, le mot « mérite » n’aura plus jamais le même sens. Quand « l’excellence dans l’éducation » deviendra-t-elle un droit pour tous ?
Le titre Frapper les pauvres est une allusion au Assommons les pauvres de Baudelaire qui, voyant les pauvres comme des égaux, les exhortait à la rébellion. L’avenir pourrait être dans notre jeunesse.