Un port d’attache pour oser

Serguei Levine

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Serguei Levine, « Un port d’attache pour oser », Revue Quart Monde [En ligne], 157 | 1996/1, mis en ligne le 01 octobre 1996, consulté le 28 mars 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/1393

Avec le respect de la dignité pour leitmotiv, une association moscovite prépare à l’autonomie des jeunes, anciens d’orphelinat, en déployant toute don énergie et sa volonté à comprendre leur situation, à « décoder » leurs besoins et leurs aspirations. Une pensée en action qui, sans occulter des difficultés, met en relief l’engagement, la ténacité et l’inventivité.

Article rédigé par Louis Join-Lambert à partir d’entretiens et du séminaire « Lutter contre la grande pauvreté – échange d’expériences » Moscou juin 1994

La situation en Russie est très difficile pour une grande partie de la population. L’effondrement des sécurités anciennes a révélé la situation particulièrement précaire des jeunes sortis des orphelinats.

Serguei Levine, ancien éducateur d’orphelinat a été révolté par la réalité affrontée par ces jeunes à leur sortie de l’institution. Avec quelques collègues, il a fondé au début des années 90, dans la banlieue de Moscou, une association dont le but est de servir de tampon, de sas entre le monde de l’orphelinat et le monde extérieur.

Cette transition est nécessaire parce que « l’orphelinat est un monde à part, qui a des contacts limités, et souvent non désirés, avec l’extérieur. Les enfants n’y sont absolument pas préparés à vivre de façon autonome dans notre société. Ils sont incapables de travailler ; il s ne comprennent guère les aspects matériels de la vie, les problèmes liés à la propriété, à l’économie, même à une échelle tout à fait personnelle et privée :ils ont des difficultés de communications dès que celle-ci est libre : ils ont une grande peur des autres : ils ont beaucoup de mal à faire des choix conscients concernant leur propre sort : ils ont besoin d’une prise en charge matérielle et psychologique car ils sont sans défense ni instinct de conservation, ce qui en fait des victimes idéales de tous les abus. Ils règlent leur vie selon des valeurs et des modèles négatifs, sans contrepoids suffisant de valeurs positives, de modèles de réussites sociales. Ils tombent souvent dans la criminalité et vivent en marge de la société ».

Un pont entre deux mondes

Les enfants orphelins, abandonnés privés de famille et élevés en collectivité sont nettement plus nombreux en Russie qu’en Europe occidentale pour des raisons socioculturelles multiples (difficultés matérielles très grandes pour beaucoup, misère morale, instabilité des couples, absence de contraception…)

« L’équipe poursuit plusieurs buts : fournir une aide matérielle, psychologique et morale aux jeunes qui sortent d’un orphelinat jusqu’à ce qu’ils soient complètement indépendants : défendre leurs droits et leurs intérêts ; mais aussi étudier leur vie afin d comprendre davantage les raisons profondes des difficultés et expérimenter des programmes éducatifs leur permettant réellement de s’adapter partout à la vie.

Des activités de soutien sont menées dans les domaines clés de la vie (logement, emploi, défense juridique, loisirs) avec pour règle d’or l’attention du cœur : les enfants, comme d’une manière générale tout homme, demandent que leur dignité soit respectée ».

L’équipe de Levine travaille à sa propre disparition en cherchant à faire évoluer l’institution à partir de l’expérience des jeunes qui en sont sortis. Son souhait est qu’à l’avenir, l’éducation favorise l’autonomie et que les difficultés matérielles particulièrement grandes que rencontrent ces enfants privés de tout soutien familial soient prises en compte. Marginale à ses débuts car mal comprise, son action est aujourd’hui rattachée géographiquement et administrativement à d’autres expériences novatrices menées au sein du Complexe d’aide sociale aux enfants et adolescents dans le cadre du Département de l’éducation de la ville de Moscou.

L’équipe paraît plus soucieuse d’apprendre des faits concrets que d’avoir raison contre quelqu’un « Nous essayons de faire participer à notre action autant de gens que possible. Unir les différents partenaires fait avancer bien plus vite que rassembler pour la pression ».

En écoutant Serguei et ses collègues, on découvre que leur action tire toujours son origine des besoins de ces jeunes qui ont, par leur faiblesse psychologique, de gros problèmes pour oser la communication. L’équipe a vite compris qu’elle devait faire les premiers pas et aller vers ceux dont l’administration lui donnait le noms « Une majorité des jeunes ne solliciteront jamais l’aide des institutions qui, d’ailleurs, les ignorent. Nous obtenons d’abord leur adresse par les écoles et les orphelinats. Nous essayons ensuite de les contacter. Notre expérience nous permet de trouver assez rapidement un langage commun.

Laissez-moi vous raconter la rencontre de Lydia Dorofeeva1 avec Icrilia Walker. Lydia se rendit à l’adresse indiquée par l’orphelinat : personne n’y vivait. Elle s’informa auprès des habitants d l’immeuble et apprit qu ‘une orpheline vivait à tel étage, tel palier, dans tel appartement. Elle y monta, frappa trois fois à la porte : personne ne répondit. Elle écrivit alors un petit message en choisissant ses mots pour ne pas effrayer la jeune fille. Elle demanda à la voisine de le lui remettre. Cette femme expliqua, chuchotante, qu’Icrilia était chez elle. Lydia frappa donc de nouveau. Après quelques instants, elle entendit un léger bruit   quelqu'un se tenait à l'affût derrière la porte. Lydia glissa par la fente la lettre qui tomba non pas sur le sol mais dans ses mains. Au bout d’un certain temps, la porte s’entrouvrit et Lydia vit la jeune fille qui, malgré la chaleur ambiante, était vêtue d’une grosse veste, la tête enfouie dans une capuche. S’ensuivit une courte conversation : Lydia réussit à gagner la confiance d’Icrilia. Cette dernière était ainsi vêtue car elle s’était disputée avec une amie qui lui avait coupé une touffe de cheveux : pour se venger, elle li avait fait la même chose. Et elle n’avait rien d’autre pour se cacher la tête. Elle vivait dans le noir : l’électricité avait été coupée depuis longtemps suite au non-paiement d’une facture. Depuis deux ans, elle ne travaillait pas. Elle avait été élevée à l’orphelinat et y avait fait ses études. Pour s’être opposée à la discipline, pour avoir fugué et tenté d découvrir seule la vie, elle avait été internée plusieurs fois en hôpital psychiatrique. Elle s’était alors enfuie définitivement ; on l’avait laissée partir en lui fournissant u logement dans l’idée qu’elle finirait sons cursus. Elle menait une indépendante alors qu’elle n’était même pas majeure.

Depuis deux ans, elle se contentait de rencontrer ses amies et n’avais guère d’autres relations. Son avenir ? elle n’en avait aucune idée. Le seul point que nota Lydia était son souhait de poursuivre des études d’une manière ou d’une autre.

Ensuite a commencé notre travail. Lydia est allée avec elle à l’un des meilleurs théâtres de Moscou. Là, elle gagna réellement la confiance d’Icrilia. Puis ensemble, elles se sont mises en quête d’un travail. A leur arrivée à l’usine d textile où lydia avait trouvé une possibilité de formation et d’emploi pour Icrilia, quelques filles de 17, 18 ans sortirent gaies et contentes. La réaction d’Icrilia fut pour le moins inattendue « Je les déteste toutes, je les déteste », cria-t-elle. Elle les détestait parce qu’elles avaient une famille ; Elle ne reconnaissait que les orphelins. En rejetant ces filles, elle rejetait ce monde des gens « normaux » différents d’elle.

Il fallut renoncer à son embauche à l’usine. Il fallut inventer autre chose. Finalement Icrilia voulut continuer ses études. On réussit à l’inscrire au Complexe d’aide sociale aux enfants et adolescents. Elle fréquenterait l’école et vivrait dans un petit foyer afin de ne pas être seule. Ainsi, on lui a permis de rencontrer l’autre : pour la première fois de sa vie, elle a appris à côtoyer des enfants qui avaient une famille. Elle réussit et reprend goût à la vie. Elle vient souvent nous voir pour parler. Elle est heureuse de vivre »

La responsabilité de son avenir

Aujourd’hui, l’association fait partie de l’univers de ces jeunes grâce à « radio-orphelinat », le bouche à oreille. Plus qu’un service, c’est un point d’attache amical, souvent quasi familial. Les coups de téléphone pour annoncer une grande joie ou demander du secours ne sont pas rares : « Hier est arrivé du Kazakhstan, de Baïkonour, un capitaine de l’Armée russe. Il est venu au centre avec une lettre d’un jeune de l’orphelinat que nous avons récemment accompagné à l’Armée et qui a des ennuis actuellement. Ce capitaine est venu comme s’il rendait visite à la famille du jeune homme qui avait été autorisé à écrire un mot chez lui. Or, dans le jeune n’a jamais eu de chez lui. Le capitaine a vécu en orphelinat ; il est venu car c’était important pour lui de voir ce qui est fait aujourd’hui pour les orphelins »

Mais, il est hors de question, bien sûr, d’aider en prolongeant la relation surprotectrice et enfantilisante que les jeunes ont connue à l’orphelinat puisque c’est précisément en partie, l’origine de leurs difficultés.

« Jamais, il ne s’agit de se substituer au jeune en difficulté. En soutenant la partie la plus démunie de la population la plus exclue de la société, nous n’oublions jamais que seule la personne avec qui nous travaillons est responsable pour s’en sorti (…) Les jeunes viennent nous voir et, ensemble, nous cherchons des solutions. Et je dis bien « ensemble ». Les personnes concernées prennent elles-mêmes les décisions. Notre soutien leur permet de réussir pour la première fois de leur vie. Elles doivent pouvoir être fières et se sentir des êtres humains à part entières ».

Le problème du logement est souvent le premier rencontré. N’ayant en général pas de famille directe, un jeune sortant de l’orphelinat n’est plus « enregistré »2 nulle part, ou alors les conditions de logement sont inacceptables. Trouver un appartement est un véritable casse-tête en Russie où le système d’enregistrement obligatoire combiné avec la dramatique pénurie de logements rend la situation très souvent inextricable. « Nous avons ainsi rencontré Sveta Lokinova alors qu’elle avait quitté son domicile où vivaient ses deux sœurs aînées. Ces dernières se prostituaient et avaient cherché à l’entraîner. Sveta sut ne pas céder mais elle dut partir. Elle vivait chez des amis, allant chez les uns, chez les autres. L’orphelinat est responsable car c’est lui qui l’a renvoyée à cette adresse. Depuis deux ans, nous essayons de débloquer la situation. Nous n’y sommes pas encore parvenus mais nous restons optimistes.

La seconde étape est l’insertion professionnelle. A l’orphelinat les jeunes n’apprennent pas à travailler. Ils y mènent une vie tranquille mais personne ne leur apprend à s’en sortir. L’obstacle pour eux aujourd’hui n’est pas tant le chômage ou la pénurie d’emploi. Le problème est qu’ils ne savent pas conserver un emploi y aller tous les jours pendant longtemps. Nous essayons de nouer des contacts avec des entreprises prêtes à garder les jeunes pour une longue durée, conscientes que l’objectif est de leur donner une formation complémentaire, de leur apprendre à travailler, à gagner leur vie. Aujourd’hui, avec l’association Janusz Korczak de Russie3, nous tendons de créer de petites entreprises d’insertion (…)

Une de nos tâches importantes est de défendre juridiquement les jeunes. Bien souvent, ils ignorent qu’ils ont des droits et qu’ils ont la possibilité de les défendre. Ainsi, André Zoudine, à la sortie de l’orphelinat, est retourné dans son appartement où vivait son oncle avec sa femme, qui n’y était pas enregistrée et ses enfants. La femme avait pourtant son propre appartement ailleurs. Andréi resta là quelques jours, puis alla trouver refuge chez des amis. Pendant deux ans, il erra dans Moscou jusqu’au jour où il commit un délit. Il fut incarcéré en isolement pendant la durée de l’instruction. Il fut condamné à cinq ans avec sursis. Il restait libre mais au moindre faux pas, il pouvait se retrouver en colonie pénitentiaire. Très vite, il apprit que son cas allait être rejugé. Sa peine pouvait être commuée en prison ferme. Alors, ses nerfs ont lâché – Andréi est un vrai « enfant de l’Assistance », pas un enfant sage ! Echappant à la surveillance de la milice, il se retrouva en cavale.

Nous l’avons connu grâce à des amis à lui, anciens de l’orphelinat avec lesquels nous étions en contact permanent et qui ont joué le rôle d’intermédiaires. Par eux, j’ai essayé de persuader Andréei de venir nous voir, de faire naître chez ce garçon fût-ce un minimum d’amour pour lui-même, qu’il cesse de vivre au jour le jour tel un animal traqué jusqu’à ce qu’on le trouve et qu’on l’attrape.

Nous sommes reconnaissants tous ceux qui nous ont aidés – des jeunes chez qui il passait quelques jours ou quelques mois ou simplement avec qui il parlait – car ce sont eux qui l’ont convaincu de venir chez nous.

Dans l’équipe nous avons tous parlé avec Andréi (une psychologue nous guidait) pour qu’il prenne lui-même la décision de se rendre au tribunal. Cette décision, il devait la prendre seul. Il était évident qu’il était prêt à vivre autrement à travailler, qu’il avait beaucoup réfléchi. Comme il me l’a raconté à sa sortie de prison, le plus précieux pour lui, alors qu’il côtoyait le milieu criminel, avait été de garder deux amis de l’orphelinat qui avaient une vie rangée. L’un était à l’université, l’autre jouait dans une équipe professionnelle de football. Parler avec eux, passer de temps en temps la nuit chez l’un ou l’autre l’avaient empêché de commettre un deuxième délit. Il a finalement osé aller avec nous au tribunal (il avait peur d’y aller seul).

Nous redoutions qu’il ne soit arrêté sur place. Nous avions eu tant de mal à le persuader qu’il avait évidemment perdu confiance en l’homme en général, en nous en particulier. Le juge l’a laissé en liberté mais il est en situation d’attente. Nous avons dû prendre un avocat que nous payons chaque fois qu’il plaide.

Lorsque notre psychologue a demandé à Andréei ce qu’il aimerait faire, elle a appris qu’il voulait être travailleur social. Quand je lui en parle, il me répond « Je veux travailler avec vous ». Mais nous n’en sommes pas encore là ; nous lui trouvons de petits boulots, il rend divers services et il sait qu’en échange, nous payons l’avocat ».

S’engager à son tour

Ces jeunes connaissent peut-être quelques problèmes mais ils ont le souci des autres : des anciens, maintenant rangés, les aident à soutenir de plus jeunes en difficulté. Les anciens avaient Serguei Levine quand eux-mêmes étaient « en galère ».

« Nous possédons un bus. Depuis deux ans, fin décembre, les jeunes orphelins cherchent des cadeaux, des costumes du Père Noël et de la Reine des Neiges. La nuit de la Nouvelle Année, nous faisons en us le tour des nombreuses mères célibataires qui sont seules à la maison. Avec elles, nous fêtons le Nouvel An. Ces jeunes, qui ont eux-mêmes des tonnes de problèmes, qui jadis se considéraient comme les plus malheureux lorsqu’ils sont confrontés au malheur des autres et qu’ils leur viennent en aide, remontent dans leur propre estime et se sentent des personnes à part entière. Ils modifient leur comportement vis-à-vis des autres. Ils apprennent à soutenir, à aider.

Nous leur avions offert des bonbons, des chocolats qu’ils n’ont jamais dans la vie quotidienne. Lorsque nous passions près de piétons avec de petits enfants, les jeunes demandaient que l’on s’arrête. Ils bondissaient dans la rue et offraient leurs chocolats, qu’ils n’avaient pas goûtés, à ces enfants qu’ils rencontraient par hasard, ces enfants qui avaient une famille. C’était tout à fait extraordinaire. Et je ne parle même pas de l’importance pour eux du bonheur qu’ils lisaient dans les yeux des mamans qui leur ouvraient la porte ».

Tout ce que nous avons vu au Congrès des familles du Quart Monde à New York en octobre 1994, nous a donné un nouvel élan et a renouvelé notre façon de voir notre propre action. Auparavant, nous n’avions pas l’impression de participer à quelque chose qui dépassait notre pays. Nous avions l’impression d’utiliser des moyens particuliers pour des problèmes particuliers à la Russie. Il en va différemment maintenant.

Nous avons compris qu’il fallait voir ces situations auxquelles ne sommes confrontés comme des violations des droits de l’homme. Cela nous permet de renforcer note influence ; Si nous n’avions pas pris conscience de cela, tout ce qui s’est passé depuis notre retour de New York n’aurait pas pu se faire. Il est très important, aussi, d’avoir une connaissance précise de l’histoire des jeunes que nous suivons.

(…) Nous avons appris à exprimer nos idées dans des situations apparemment sans issue. La nécessité de changer d’attitude, nous l’avons sentie physiquement : seule l’union entre les gens peut résoudre le problème de la désunion. Nous luttons désormais moins que ne e cherchons à unir ; nous essayons de faire participer autant de gens qu’il est possible à notre action. L’essentiel, c’est d’unir les gens.

Ou bien, on croît pouvoir prendre tous les gens sous le même drapeau par pression, et lorsque cela s’avère impossible. Chacun devient l’ennemi de son voisin. Cela a toujours été ainsi, en pratique, dans notre société. Avant, cela se passait sans armes, voilà la seule différence. Les gens qui ne partageaient pas les mêmes opinions se considéraient comme ennemis.

Serguei Levine.

1 Lydia Dorofeeva, ancienne éducatrice, collabore depuis sa fondation au Centre d’adaptation post-orphelinat fondé par Serguei Leine. Elle passe le

2 NDLT : en URSS , puis en Russie, chaque citoyen est enregistré dans son lieu d’habitation, ce qui permet d’avoir un contrôle assez strict de la

3 Fédération d’associations consacrées à la jeunesse en difficulté dans divers pays. Du nom d’un éducateur polonais de la première moitié du XXè

1 Lydia Dorofeeva, ancienne éducatrice, collabore depuis sa fondation au Centre d’adaptation post-orphelinat fondé par Serguei Leine. Elle passe le plus clair de son temps à retrouver es jeunes en péril et à les accompagner dans leurs démarches pour une vie décente. Elle a participé avec Serguei Levine au Congrès des familles du Quart Monde, à New York en octobre 1994

2 NDLT : en URSS , puis en Russie, chaque citoyen est enregistré dans son lieu d’habitation, ce qui permet d’avoir un contrôle assez strict de la population et d’éviter que les grandes villes soient surpeuplées. Chaque changement de résidence exige une autorisation.

3 Fédération d’associations consacrées à la jeunesse en difficulté dans divers pays. Du nom d’un éducateur polonais de la première moitié du XXè siècle.

CC BY-NC-ND