Belgique, les besoins en eau
On peut douter, relève à juste titre la coordination gaz-électricité-eau Bruxelles, que les besoins essentiels en eau des ménages à faibles revenus soient couverts par la consommation pointée par l’Institut national de statistique (enquête sur les budgets des ménages 95/96). Le quart des ménages aux revenus les plus bas ne consommaient que 18 m3 par an à ce moment alors que le quart des ménages aux revenus les plus élevés en utilisaient 86 m3. (Le Soir, 11/09/2000)
Belgique, une hypocrisie dangereuse
Le gouvernement a l’intention de limiter l’aide sociale octroyée aux demandeurs d’asile à l’aide en nature, à l’exclusion de tout soutien financier. [...] L’article 1er de la loi du 8 juillet 1976 dit : toute personne a droit à l’aide sociale. Celle-ci a pour but de permettre à chacun de mener une vie conforme à la dignité humaine. [...] Plus cette dignité est affirmée, plus elle est rognée à l’égard de ceux qui en ont le plus besoin, à l’égard des plus vulnérables. [...] Depuis 84, l’aide sociale a été progressivement limitée, pour les étrangers en séjour illégal, à la seule aide médicale urgente. Autant dire qu’elle est supprimée. [...] Depuis 93, l’aide sociale financière est, pour tous, soumise à la « disposition au travail ». [...].
Le vrai courage politique serait d’abroger l’article 1er de la loi relative à l’aide sociale et l’article 23 de la Constitution, qui affirment que la dignité de tous sera inconditionnellement respectée. Ou alors qu’on en finisse avec les affirmations de droits qui ne sont rien d’autre que des alibis. (Le Soir, 28-29/10/2000)
France, gratuité de l’enseignement et frais de scolarité
L’Institut de recherche en économie de l’éducation (Irédu) vient de démontrer dans une étude rendue publique, vendredi 13 octobre, combien le principe de la gratuité scolaire est malmené. [...] Ce ne sont donc pas les ressources financières des foyers qui conditionnent les achats mais la contrainte que fait peser sur tous l’institution scolaire. [...] Les mères d’origine modeste dépensent plus que les autres : 472 F de plus qu’une cadre supérieure pour une agricultrice, 250 F pour une ouvrière. Ces résultats, convient l’Irédu, restent partiels. (Le Monde, 14/10/2000)
France, des gentlemen-farmers pour nos campagnes
Le gouvernement français octroie des aides généreuses aux agriculteurs britanniques qui traversent la Manche pour aller s’installer en France [...] Le nombre de paysans britanniques qui s’installent en France dépasse les vingt par an et va certainement augmenter du fait de la chute des revenus agricoles au Royaume-Uni. (Courrier international, 26/10-01/11/2000)
Haïti, une agriculture de subsistance
L’espérance de vie à Haïti est l’une des plus faibles de la planète : 54 ans. Sur 100 enfants qui naissent, 32 meurent avant l’âge de cinq ans. [...] Le revenu par habitant, estimé à 250 dollars (1 900 FF, 289,60 euros) est inférieur à celui de nombreux pays d’Afrique. Environ 80% de la population rurale est considérée comme pauvre, d’où un considérable exode vers les villes qui nourrit les bidonvilles de Port-au-Prince. [...] L’énorme majorité des Haïtiens dépendent d’une agriculture de subsistance. [...] Selon un schéma tristement classique, on estime que 4% de la population possèdent 66% des ressources du pays, tandis que 16% n’en possèdent que 14% et 70% à peine 20%. (La Croix, 24/11/2000)
Afrique, les tribus pygmées aspirent à une identité
Les conditions de vie et de travail des Pygmées d’Afrique centrale se détériorent. Face à ce problème, le BIT a lancé dans le cadre de son programme INDISCO un projet pilote au Cameroun. [...].
Lorsqu’il évoque son peuple, Kapupu Diwa Mutimanwa parle de non-identité. « Nous sommes de nulle part », affirme le directeur du Programme pour l’intégration et le développement du peuple pygmée, ONG centrafricaine fondée par des Pygmées pour les Pygmées. « La majorité des trois millions de Pygmées que compte l’Afrique n’a pas de nationalité, pas de citoyenneté ni aucune identité reconnue. De ce fait nous ne payons pas d’impôts. Certains d’entre nous trouvent cela bien. Mais moi, je trouve que c’est très grave, car cela signifie que nous ne pouvons participer au développement du pays et que nous n’avons droit à aucune aide. » (Travail, Le magazine de l’OIT, n° 36, sept-oct. 2000)
Europe, les conditions de vie des Roms en Europe
Le réseau Romeurope représentant six pays de l’Union européenne (UE) dresse un constant « alarmant » des conditions de vie des Roms, originaires de l’Union européenne ou migrants d’Europe de l’Est. Alertés par l’état sanitaire inquiétant de nombreux groupes de cette minorité (deux millions dans l’UE), six organismes de pays différents (Allemagne, France, Espagne, Grèce, Italie, Portugal) se sont regroupés à l’initiative de Médecins du monde pour constituer un réseau. Trois années d’investigations, dont un colloque qui se tient à Paris aujourd’hui et demain sera le point d’orgue, aboutissent à un constat alarmant qui dépasse les seuls problèmes de santé. (La Croix, 19/10/2000)