Bolivie : La montagne d’argent

Comme les autres palliris (trieuse, du quechua pallar) de Potosi, une centaine au total, ces femmes travaillent dix heures par jour, six jours par semaine, toujours en plein air, à mains nues, quasiment sans outils. Chaque jour, elles amassent entre 5 et 10 kilos de minerai qu’elles assemblent dans une benne qui contient 8 à 10 tonnes. Elles peuvent mettre jusqu’à neuf mois pour la remplir. Puis elles en vendent le contenu pour 400 à 500 bolivianos (72 à 90 euros) selon la quantité ou la qualité du métal. (…) Les conquistadors arrivèrent en 1545 et fondèrent Potosi, l’une des villes les plus hautes du monde à l’ombre du Cerro Rico. Les mineurs ajoutent qu’ils peuvent ainsi exprimer leur haine contre ceux qui ont pillé les gisements d’argent pendant trois siècles, au cours desquels la montagne inépuisable a fourni, d’après l’Unesco, plus de la moitié de la production mondiale d’argent, ce qui a favorisé en Europe le début de la révolution industrielle. Sur le plan humain, cela a coûté la vie à des millions d’Indiens et de Noirs d’Afrique transportés ici comme esclaves. (El païs semanal, Courrier international, 5-11/12/02)

Canada : La pauvreté des enfants

Le progrès des enfants au Canada 2002 révèle en effet qu’environ 75 000 familles avec des enfants de moins de douze ans n’ont pas eu assez à manger en 1996, dernière année où les données sont disponibles, soit une augmentation de 33 % par rapport à 1994. (…) Au Québec seulement, le taux de pauvreté des enfants est passé de 16,3 % qu’il était en 1989 à 21,3 % en 1993 et 21,6 % en 1999. (..) Le rapport fait ressortir, chiffres à l’appui, les répercussions négatives de cette pauvreté sur le rendement scolaire, sur le taux des dépressions parentales, sur celui des familles dysfonctionnelles. La difficulté généralisée d’accéder au logement, pour ces familles, et l’absence de ressources communautaires contribuent également au recul de la santé physique et à celui du bien-être général des enfants. (La Presse, 04/11/02)

Chine : La sécurité des ouvriers

Cette loi (1^er novembre 2002) confère en effet huit droits aux salariés : le droit de réclamer des dédommagements en cas de blessure ou de décès consécutifs à un accident du travail, le droit d’être informé, le droit de refuser d’accomplir une tâche, le droit de prendre la fuite en cas d’urgence, le droit d’obtenir du matériel de protection, le droit de faire des propositions, le droit d’émettre des critiques et enfin le droit à la formation. (…) Il s’agit là d’une reconnaissance du droit à la vie. (Zhogguo Jingji Shibao, Courrier international, 9- 15/01/03)

Congo : L’école quand même

Les deux guerres successives (1996 et 1998) ont fait d’Uvira une ville martyre. Aujourd’hui, c’est une enclave de fragile quiétude au milieu d’une région en guerre. (…) « Les maris ne sont plus payés, expliquent les mères de famille. (…) Ce sont les mamans qui trouvent les idées pour nourrir la famille et payer l’école des enfants. » Car, miracle de cette ténacité à préserver l’avenir, les écoles fonctionnent encore. Dans leur dénuement total, les femmes consacrent une grande part de leur énergie à s’acquitter des frais de scolarité : deux ou trois dollars par mois pour un enfant à l’école primaire, afin de payer les salaires des enseignants. (Post-scriptum : dans les jours qui ont suivi ce reportage, (…) plus de 20 000 habitants d’Uvira ont dû fuir les combats). (Faim et développement, 12/02)

France : La santé scolaire

La médecine scolaire (…) est aussi en crise chronique depuis des années. Le bilan des 6 ans, pourtant obligatoire, n’est pas réalisé pour tous les élèves, les médecins scolaires manquent (on en compte un pour 5.800 élèves en moyenne). (Actualités sociales hebdomadaires, 22/11/02)

• La loi contre les exclusions

Le rapport sur l’exclusion que doivent transmettre aujourd’hui les associations du réseau Alerte à Dominique Versini, secrétaire d’Etat à la lutte contre la précarité ne conclut pas sur une note particulièrement optimiste. En résumé, mis à part l’éclatant succès de la mise en place de la couverture maladie universelle (CMU), la plupart des autres droits (logement, emploi, surendettement) ne sont toujours que de vagues principes. (…) La première évaluation de la loi contre les exclusions qu’Alerte avait réalisée il y a deux ans parvenait à peu près aux mêmes conclusions. (…) Les associations demandent au gouvernement de passer la vitesse supérieure en mettant rapidement en chantier une loi de programmation pour les trois ou cinq prochaines années. (La Croix, 15/11/02)

• Expulsion de Roms

Par dizaines, des cars de CRS, des voitures banalisée, des motards, des fourgonnettes de la gendarmerie et de la police s’engagent sur la voie des Roses, à Choisy le Roi (Val de Marne). Il est 6h15, mardi 3 décembre. L’évacuation des quelque 150 Roms établis depuis plus de deux ans dans un bidonville a commencé. (…) Quelques minutes avant le déploiement des forces de l'ordre, un enseignant, membre du comité de soutien, était parvenu à pénétrer dans le campement. (...) "« le stress est très fort » confiait-il. (…) Michèle Mézard, de Médecins du Monde, a dénoncé une opération qui « va chasser des familles qui avaient commencé à s’intégrer en France ». (Le Monde, 04/12/02)

Unesco : Manque d’enseignants

A moins de faire quelque chose et vite, soulignent les experts, le monde sera bientôt confronté à une sérieuse pénurie d’enseignants. (…) Dans les pays les moins avancés, près de la moitié (228 millions) de la population totale des jeunes en âge de fréquenter le secondaire n’est plus scolarisée. (…) Les pays en voie de développement vont devoir accomplir un travail de Titan pour accroître le nombre d’enseignants formés et se préparer à la future demande. (…) L’avenir ne se présente guère mieux dans les pays riches. Le corps enseignant, important en nombre, vieillit. (Le nouveau Courrier, 10/02, www.unesco.org/education/pdf/teache e.pdf).