Permettre à chaque enfant d’accéder à l’éducation

Rédaction de la Revue Quart Monde

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Rédaction de la Revue Quart Monde, « Permettre à chaque enfant d’accéder à l’éducation », Revue Quart Monde [Online], 185 | 2003/1, Online since 01 October 2003, connection on 29 March 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/1923

Tous les enfants doivent avoir accès à un enseignement primaire gratuit et de bonne qualité. C’est essentiel à une éducation de base complète. Extraits de Les enfants Tapori font vivre la Convention des droits de l’enfant, contribution du Mouvement international ATD Quart Monde à la session extraordinaire de l’assemblée générale des Nations unies consacrée aux enfants (mai 2002

L’errance, la peur d’être chassé mettent en péril l’éducation

Barakissa, (Afrique de l’Ouest) vient d’une famille d’immigrants à laquelle il est demandé de payer un permis de résidence. Comme la famille n’en a pas les moyens, ses membres vivent dans la peur d’être arrêtés et emprisonnés et n’osent se rendre en ville. De ce fait, Barakissa, huit ans, est la seule de la famille à aller vendre en ville ce que sa grand-mère ramasse sur la décharge et qui permet aux siens de survivre. Elle vit toujours dans la peur, comme quelqu’un qui n’aurait pas le droit d’exister dans la communauté, et elle demande : « Pensez-vous qu’ils vont aussi essayer de me prendre et de me mettre en prison ? »

La survie immédiate étouffe le droit à l’éducation

Raphaël, (Océan Indien), explique : « Je crois que je suis capable de progresser mais ma famille n’a rien. Souvent, je ne vais pas à l’école parce que je n’ai ni pain ni argent pour en acheter. Je dois travailler pour aider ma famille. Un jour, une institutrice m’a renvoyé de l’école parce que je ne venais pas régulièrement. J’étais bien triste, je croyais que je n’irais plus jamais à l’école. Je veux aller à l’école parce que, si je réussis mes examens, je pourrai travailler et aider ma famille. Alors la vie de ma famille changera... J’ai seulement onze ans, mais j’ai de l’espoir... »

Des enfants sont humiliés à cause de leurs conditions de vie

Dominique et Kassandra, (Europe de l’Ouest), disent : « Nous aimons aller à l’école, mais parfois, quand il pleut, nous n’aimons pas y aller. C’est loin et nous devons marcher sur un chemin boueux. Quand nous arrivons à l’école, tous les enfants nous regardent parce que nous salissons le parquet avec nos bottes pleines de boue. Le professeur nous crie après, en disant que nous sommes les seuls à venir ainsi. Les autres ont des chaussures propres parce qu’ils vivent dans le village et la route est goudronnée. Nous n’avons pas d’eau dans notre maison... ni d’électricité pour étudier le soir. A cause de tout ça, notre mère nous garde parfois à la maison. »

Carlos, (région andine, Amérique du Sud), travaille en vendant des bonbons pour aider sa famille. Il n’a pas toujours le temps de terminer ses devoirs. Son amie Sonja dit : « Le professeur ne croit pas qu’il travaille. Alors, il le punit et tout le monde se moque de lui, le traite de fou et ne l’aime pas. Les autres enfants le frappent et il est ensuite puni pour tout ce désordre. Le professeur appelle sa mère pour se plaindre de lui. »

Des enfants, des parents, des éducateurs s’engagent

Julietta, (Amérique centrale), parle de Freddy : « Il vit dans mon quartier, dans une maison en torchis avec des tôles ondulées en mauvais état. Il n’allait pas à l’école et il a été surnommé « porcelet ». Un jour, je suis allée chez lui et je lui ai parlé parce que j’avais confiance qu’il me répondrait. Plus tard, mes parents l’ont rencontré et ont aidé sa famille à obtenir son certificat de naissance et à l’inscrire à l’école. Il parle une autre langue et il m’a enseigné quelques mots ; moi, je lui ai appris des jeux. »

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