La géode, Explora, l’inventorium, le planétarium : toute la cité de la Villette est une invitation à plonger dans l’aventure des sciences et des techniques. En un même lieu, le visiteur découvre des mondes : de l’infiniment petit de l’atome aux profondeurs galactiques, de la luxuriance de la vie à l’abstraction mathématique. Il voit, touche, participe. Ici l’interactivité est le maître-mot. Le visiteur devient acteur de cette aventure scientifique et technique qui n’a pas fini de bouleverser notre planète.

Le projet de la Villette est ambitieux par les moyens mis en œuvre. Il l’est aussi dans sa volonté de devenir un supermarché de la science où chacun puisse faire ses emplettes selon ses besoins. La Villette est une gigantesque entreprise de partage du savoir.

Avec d’autres, j’ai passé une semaine dans la cité. Chaque soir, j’arrivais éreinté au terme d’un programme chargé. Pourtant, nous n’avons pu tout voir, loin de là. Comment ne pas souhaiter que cette surabondance de moyens soit mise à la disposition de ceux dont le monde gris se borne aux murs de leur quartier ? Quelles possibilités d’élargissement de l’univers pour les plus pauvres s’ils ne peuvent devenir citoyens de cette cité de l’avenir ? Quel gâchis si celle-ci ne leur ouvre pas ses portes !

Des animateurs de la cité sont conscients de l’enjeu. C’est à leur initiative qu’un stage a été organisé pour des volontaires d’ATD Quart Monde. Tous les animateurs de la cité recevront-ils les moyens de se former à accueillir un public privé depuis toujours des bases de la connaissance ? Auront-ils la passion d’abaisser les frontières du jargon savant et des explications pour initiés pour prendre en compte la soif de savoir des citoyens privés d’instruction ?

La cité des sciences a relevé un défi technique. Pour que la science y atteigne l’homme, elle doit relever un défi humain.