1989-2009 : La Convention internationale relative aux droits de l’enfant a vingt ans, un anniversaire qui devrait se fêter au sein de toutes les familles du monde sans discrimination. « Les droits de l’Enfant appartiennent à la famille des droits de l’Homme qui sont eux-mêmes l’expression au niveau international et dans le domaine juridique d’une avancée de l’humanité vers plus de liberté, de justice, de fraternité et vers la paix. »1

Instrument juridique dont se sont dotés les 192 Etats signataires, cette Convention rappelle dans son préambule l’importance du rôle de la famille, et souligne, grâce d’ailleurs en partie à la vigilance d’ATD Quart Monde, l’attention particulière à apporter aux enfants qui vivent dans des conditions extrêmement difficiles.

Notre ambition dans ce numéro de la Revue : faire écho et donner visibilité à l’action des personnes et des associations qui, à travers leur engagement quotidien avec des enfants et des familles démunis, interpellent sur les changements fondamentaux que doit entraîner l'application de la Convention pour tous les enfants, sans exception.

Ces artisans des droits sont nombreux à travers le monde. Leurs actions et leurs engagements ne bénéficient pas de beaucoup de reconnaissance. Ils sont pourtant les veilleurs au quotidien du respect de la Convention, ces enfants Tapori engagés pour que l’amitié circule entre tous ; ces parents d’Afrique, d’Europe, remuant ciel et terre pour que l’école s’ouvre à tous les enfants et que soit reconnu leur savoir propre ; ces militants d’associations qui rejoignent les enfants oubliés au fond des hôpitaux de Russie ou échoués dans la rue au Guatémala ; ces parents eux-mêmes très démunis en Angleterre, en France, qui cherchent envers et contre tous les malentendus à construire une famille ; ces familles de Thaïlande et de Suisse confrontées à des choix impossibles pour leur survie, aujourd’hui comme hier.

Dans une période où la crise économique et financière secoue le monde et accentue la vulnérabilité des populations déjà enfermées dans la pauvreté et l’exclusion, nous pouvons nous appuyer sur leur potentiel caché, comme le montre le projet mené aux Rosiers, à Marseille.

Hors dossier, l’expérience du Duheps relatée par les acteurs-formateurs-chercheurs dans la lutte contre la grande pauvreté nous ouvre une perspective complémentaire en rendant l’Université à son universalité, en mettant en lumière l’actualité de la démarche politique proposée depuis la création d’ATD Quart Monde par Joseph Wresinski.