Enraciner la paix dans le refus de la misère

Rédaction de la Revue Quart Monde

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Rédaction de la Revue Quart Monde, « Enraciner la paix dans le refus de la misère », Revue Quart Monde [Online], 149 | 1993/4, Online since 01 June 1994, connection on 23 April 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/3333

Quel espoir garder au cœur quand, chaque jour, les médias nous renvoient l’image d’une humanité déchirée par les guerres, les conflits, les persécutions raciales, le chômage et la misère ?

M. Javier Perez de Cuellar, alors qu’il était encore secrétaire général de l’ONU, avait donné sans à cette question en venant se recueillir sur la dalle du Trocadéro, en avril 1989 : « Nous ne pouvons pas parler de paix tant qu’il y a de la misère dans le monde », avait-il souligné. Que de plus en plus d’hommes, refusant de se laisser anéantir par les déchirements du monde, s’engagent dans le combat contre la misère avec, pour seule arme, leur détermination à le mener en bâtissant la paix, n’est-ce pas là, source d’espoir ? Afin qu’elle jaillisse, il y faut nécessairement la volonté politique.

Mais comment celle-ci suffirait-elle aux hommes pour recréer sans cesse la paix entre eux, s’ils ne commencent par se reconnaître d’une commune humanité ? Celle qui les renvoie au profond de leur expérience personnelle que d’aucuns nomment idéal et d’autres spiritualité, transcendance. Quels que soient les mots, cette expérience d’humanité en appelle à laisser autrui se révéler.

Institution d’une Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté

Résolution 47/196 de l'Assemblée générale de l'ONU (22 décembre 1992)

L'assemblée générale

Notant que l'élimination de la pauvreté et de la misère dans tous les pays, en particulier dans les pays en développement, est devenue l'un des objectifs prioritaires du développement pour les années 90 et estimant qu'il est nécessaire de sensibiliser l'opinion publique pour le promouvoir.

Se félicitant que certaines organisations non gouvernementales, à l'initiative de l'une d'entre elles, aient décidé ces dernières années dans de nombreux pays de faire du 17 octobre une « Journée mondiale du refus de la misère. »

1. Décide qu'à partir de 1993, le 17 octobre marquera la Journée internationale pour l'élimination de la pauvreté ;

2. Note que les activités qui seront entreprises dans le cadre de cette Journée tiendront compte de celles que certaines organisations non gouvernementales mettent sur pied chaque année le 17 octobre ;

3. Invite tous les Etats à consacrer la Journée à présenter et à promouvoir, en fonction de leur contexte national, des activités concrètes concernant l'élimination de la pauvreté et de la misère ;

4. Invite également le Secrétaire général à faire des recommandations quant aux moyens par lesquels le Secrétariat pourrait aider les Etats, dans la limite des ressources existantes et sans préjudice des activités en cours, à organiser des activités nationales en vue de marquer la Journée internationale pour l'élimination de la pauvreté ;

5. Invite en outre les organisations intergouvernementales et non gouvernementales à aider les Etats qui en feront la demande à organiser des activités nationales en vue de marquer la Journée internationale pour l'élimination de la pauvreté, en accordant l'attention voulue aux problèmes spécifiques des personnes les plus pauvres ;

6. Prie le Secrétaire général de prendre, dans la limite des ressources disponibles, les mesures requises pour assurer le succès des activités qu'entreprendra l'Organisation des Nations Unies à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la pauvreté ;

7. Prie également le Secrétaire général de la tenir au courant, à sa cinquantième session, de l'application de la présente résolution.

L'accord des « 77 » et des « 12 »

M. René Valéry Mongbe, ambassadeur du Bénin, explique la position du « Groupe des 77 » : « L’initiative du père Joseph Wresinski de faire le 17 octobre une Journée mondiale du refus de la misère connaît par cet acte une consécration universelle. Ceux qui, le 17 de chaque mois, viennent, place du Trocadéro à Paris, s'incliner sur la dalle à la mémoire des victimes de la misère, pourront désormais le faire en sachant qu'ils ne sont plus seuls et que le monde entier s'engage dans la même voie. »

Le représentant du Royaume-Uni, au nom des 12 pays de la Communauté européenne insiste pour encourager « les organisations intergouvernementales et non-gouvernementales à accorder une attention toute particulière aux plus pauvres, dans leurs activités pour célébrer le 17 octobre. »

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