L’Allemagne, un pays fier de redécouvrir sa fraternité

Ulrich Pingen

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Ulrich Pingen, « L’Allemagne, un pays fier de redécouvrir sa fraternité », Revue Quart Monde [En ligne], 131 | 1989/2, mis en ligne le 05 novembre 1989, consulté le 29 mars 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/4093

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Allemagne

Ils ne fuient pas ; ils présentent plutôt leur lettre de démission à un gouvernement qui ne parvient pas à leur offrir une perspective d’avenir. La peur a lâché prise ; ils s’en vont. « Ils » sont jeunes et travailleurs qualifiés.

« Il faut tout faire pour eux » dit cet homme du quart monde, usé par toute une vie d’exclusion. Sa famille a été la risée de tout le monde. On l’a relogé avec sa femme et son dernier fils dans le sous-sol d’une ferme à l’écart de Munich. Son fils soigne des chevaux dans une écurie voisine, sans aucune perspective de formation professionnelle. « Il faut tout faire pour eux, ce sont nos frères ».

À l’Ouest, cette fraternité redécouverte se traduit en actions. Les directives ministérielles se plient à la réalité de ces jeunes de l’Est pour qu’ils puissent entrer dans les écoles professionnelles et les lycées. Le Russe, par exemple, devient langue d’examen là où il ne l’était pas.

À l’Est, d’autres s’acharnent à rester au nom de la même fraternité. Qu’attendons-nous pour les rejoindre dans les maisons de retraite, dans les homes, là où se trouvent les populations les plus abandonnées ? « Il faut tout faire pour eux. Ce sont nos frères ! » pensent-ils eux aussi. Ils sont les têtes de pont de l’avenir d’un peuple à hauteur d’homme.

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