La télévision française programmait voilà peu Ben Hur. Je n’ai pas résisté à ce spectacle dont j’avais gardé un vague souvenir pour l’avoir vu lors de sa sortie au cinéma en 1959. Cette fois-ci, c’est moins la fameuse course de chars qui m’a frappée que les images de la vallée des lépreux, peut-être parce que je relisais les pages pleines de force du Pr Rosenfeld sur le partenariat entre les volontaires d’ATD Quart Monde et les familles les plus exclues.1

Rappelons l’histoire. Quand le héros revient à Jérusalem, il apprend que sa mère et sa sœur sont devenues lépreuses alors qu’il les avait crues mortes en prison. Esther, qui l’aime, leur porte secrètement des paniers de nourriture. Ben Hur ose franchir l’interdit et va les rechercher dans cette vallée des lépreux. Et puis, Esther rencontre Jésus. Sûre qu’il peut sauver les deux femmes, elle en convainc Ben Hur. Ensemble, ils vont les chercher et soutenir leurs pas vers ce Jésus, au moment même où tout semble perdu : la sœur de Ben Hur est mourante et Jésus marche vers le calvaire. Mais la mère et la sœur de Ben Hur seront guéries et réintégreront la maison familiale. Passons sur ce happy end !

Regardant ces images, je ne pouvais m’empêcher de penser à nos actuelles vallées de lépreux où sont enfermées des milliers de familles pour cause de misère. Et je pensais aussi aux Ben Hur et aux Esther d’aujourd’hui. Chaque fois que des personnes osent aller à la rencontre de ces familles et marcher avec elles, osent croire avec elles et parfois plus fort qu’elles, que l’avenir n’est pas sans issue, la misère n’est-elle pas vaincue ? Et approche le jour où tous les membres de la famille humaine habiteront ensemble la même terre.