L’homme est au chômage. Il s’occupe de la maison et des six enfants tandis que sa femme travaille à 60 kms du village où habite la famille. Un samedi, les gendarmes sont venus le chercher : il est accusé d’avoir volé de l’argent à la mairie où il était allé demander des feuilles d’aide médicale. Je prends aussitôt la défense de cet homme qu’assistante sociale, je connais bien. En vain. La nouvelle de la venue des gendarmes se répand vite… et le lundi, l’employeur renvoie la « femme du voleur. »

Dix jours passent. Le maire vient au domicile de la famille : l’argent disparu a été retrouvé entre deux dossiers et il retire donc sa plainte.

Mais la vérité n’est pas rétablie au grand jour.

La famille reste meurtrie, et se retrouve dans l’insécurité financière.

Pareille histoire m’a fait réfléchir. Qu’avons-nous fait de ce si beau droit qu’est la présomption d’innocence ? Et tout dommage causé publiquement à quelqu’un ne devrait-il pas être publiquement réparé ? Ne serait-il pas juste qu’au moins un emploi soit proposé à l’un ou l’autre des époux ?

J’ai écrit aux deux journaux locaux pour rétablir l’honneur de cette famille.