Des avancées et des espoirs

Rédaction de la Revue Quart Monde

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Rédaction de la Revue Quart Monde, « Des avancées et des espoirs », Revue Quart Monde [En ligne], 213 | 2010/1, mis en ligne le 05 août 2010, consulté le 19 avril 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/4660

Balkans : Non à l’oubli des fous dans les mouroirs

En Roumanie, Bulgarie et en Serbie, les institutions pour déficients mentaux et aliénés sont dans un état dramatique. Par manque de moyens, de personnel compétent et de volonté politique, les pensionnaires vivent dans des conditions sanitaires déplorables, la plupart du temps enfermés ou même attachés, et maintenus dans un état végétatif par des médicaments surdosés et inadaptés à leur handicap. La réforme de ce secteur est bien trop lente, et ce sont souvent ceux qui ont le plus besoin d’aide qui sont laissés sur le bord de la route. (web : Courrier des Balkans, 10/11/09).

Bangladesh : Informatique pour des réfugiés isolés

Camp de réfugiés de Nayapara. Elle vit dans un camp de réfugiés où l’électricité est encore une denrée rare. Toslima, âgée de 15 ans, n’avait jamais utilisé un ordinateur de sa vie il y a à peine trois mois. (...) Elle est désormais aide-enseignante au nouveau Centre communautaire d’accès aux technologies (CTA) de Nayapara au Bangladesh, l’un des deux camps de réfugiés qui hébergent au total 28 000 réfugiés enregistrés originaires du Myanmar.

Avec vingt-quatre panneaux solaires étincelants posés sur la toiture, le CTA utilise l’énergie renouvelable pour alimenter quinze ordinateurs. Cette solution durable est innovante dans un environnement présentant des défis importants. Piloté dans des conditions d’isolement et des régions au relief accidenté au Bangladesh et au Rwanda, le projet de CTA est un nouveau partenariat entre le HCR, Microsoft et PricewaterhouseCoopers qui apportera en 2010 les technologies de l’information et de la communication dans des camps de réfugiés localisés dans neuf nouveaux pays.

Ici à Nayapara, au sud de Cox’s Bazar, à la frontière avec le Myanmar, de jeunes réfugiés passionnés travaillent six jours par semaine à l’ordinateur, discutant ensemble avec passion et montrant à l’écran leurs compétences nouvellement acquises. Durant une formation de dix semaines, 150 étudiants apprennent les rudiments de l’informatique. (...).

Environ la moitié des réfugiés présents à Nayapara sont nés au camp et ne connaissent pas d’autre vie. Depuis 18 ans, l’éducation formelle au camp de Nayapara s’arrête à la fin de l’école primaire. Ensuite de nombreux réfugiés sont obligés de vendre leurs rations alimentaires pour que leurs enfants puissent être scolarisés dans des écoles informelles au sein desquelles enseignent d’autres réfugiés du camp. Toutefois ce système est très éloigné d’une éducation digne de ce nom. (...).

L’apprentissage de l’informatique est un début. (...)

Il suffit d’écouter Toslima parler de ses nouvelles compétences : « En tant que formatrice en informatique, je peux enseigner dans ma communauté et améliorer la vie d’autres réfugiés », a-t-elle expliqué, sereine. « Je veux que tous les réfugiés aillent dans un lieu où ils trouveront la paix et où ils pourront réussir leur vie.» (web UNHCR, actualités 24/01/2010).

Congo : Quel avenir pour le journalisme ?

Cette question a été largement débattue au cours du colloque sur la pratique du journalisme au Congo, tenu du 8 au 10 décembre 2009 à Brazzaville. Plus de cinquante professionnels des médias ont débattu de plusieurs thèmes dont : État des lieux de la presse congolaise ; le contexte politique, économique, social et culturel favorise-t-il l’émergence de véritables entreprises de presse au Congo ?; la formation des journalistes ; la situation de la presse dans les pays d’Afrique centrale.

Plus de quarante ans après la proclamation de l’indépendance du Congo, la presse congolaise n’a pas sensiblement évolué. (...) La spécialisation de la presse écrite n’a pas varié, elle demeure une presse urbaine. (...) Aucun périodique publié aujourd’hui au Congo ne dépasse les 2 000 exemplaires par semaine. Le Congo, un pays fortement scolarisé, ne dispose ni de quotidien, ni de publication spécialisée. La presse féminine tente de naître. (...).

Le principal obstacle au développement de la presse au Congo est le manque de capitaux. La faiblesse des moyens financiers des journaux, ne permet pas aux propriétaires de journaux de payer des salaires décents à leurs journalistes. D’où une « clochardisation » de la profession qui porte en elle-même les germes d’une dérive déontologique.

Il n’existe pas encore au Congo de véritables entreprises de presse. (...) Quels que soient leurs opinions et leurs engagements, les journalistes sont d’abord du même parti, le parti de l’information. (...) L’éthique et la déontologie professionnelles ont pris une grande place dans les débats. (Tam Tam, 18/11/09, sur site web Mediaf).

Pologne : Contre le chômage des jeunes

En 2009, le nombre de personnes de moins de 25 ans sans emploi a augmenté de plus de 40% en Pologne. L’Office central des statistiques en recense quelques 400 000. La Chambre économique polonaise s’en est inquiétée et vient de donner quelques explications. Souvenez-vous, en Europe de l’Ouest, il y a maintenant plusieurs années, l’informatique arrivait, une nouvelle forme de culture apparaissait et tous les jeunes rêvaient d’ordinateur, de programmation (...) et le nombre de diplômés dans ce domaine ne faisait que croître. Rapidement le marché fut saturé (...) En Pologne, les temps ayant changé, beaucoup de jeunes ont vu à travers le marketing ou la gestion commerciale l’avenir d’une nouvelle profession. Plus de 75% de ces sans emploi sont diplômés dans ces branches. (...) L’Office du Travail vient de décider d’aider ces sans emploi et des cours spéciaux de formation sont accessibles pour ces jeunes chômeurs...ce qui devrait leur permettre d’apporter un complément à leur CV et leur faciliter ainsi l’accès à une profession. (cité par la revue de presse d’ATD Quart Monde Pologne, déc.2009).

Sénégal : Les femmes de Casamance appellent à la paix

Nous ne sommes pas des politiques, nous sommes des femmes, de simples citoyens. Nous sommes des membres d’organisations de la société civile qui travaillent en Casamance et nous interpellons toute bonne volonté à se joindre à notre cri de cœur pour éviter de rater une chance historique de résoudre le problème en Casamance et de retomber dans les atrocités de la guerre.

Depuis presque trente ans la Casamance est le théâtre d’une violence inouïe. Toute une génération est née et a grandi dans la guerre. Est ce que cela a ouvert les pistes d’un avenir prospère et heureux pour tout le monde ? Non! (...)

La logique de la violence est de créer de nouveau la violence. (…)

Il est temps que nous tous, nous nous traitions avec respect. Personne ne doit être minimisé ni diabolisé. Quelle que soit sa conviction politique, chacun doit être reconnu en tant qu’être humain avec le droit de se prononcer, de parler de ses expériences qui l’ont amené là où il/elle est. La base de la paix c’est partager des perspectives, ce n’est pas de s’imposer avec la force physique ou même la force de la parole. Partager les perspectives pour en faire une perspective commune plus large, plus compréhensive, plus inclusive. Nous tous sommes interpellés à contribuer, par notre propre effort, à commencer à communiquer avec respect vis-à-vis de l’autre. Dans les cultures traditionnelles casamançaises, les femmes avaient le droit de s’interposer entre les belligérants qui sont obligés de déposer leurs armes. C’est dans cette tradition que nous appelons à un cessez-le-feu immédiat et radical. Ce sont des femmes de la société civile qui appellent tout le monde à la raison.

Sénégalaises, Sénégalais, nous ne devons plus cacher les besoins qui nous lient. Commençons à reconnaître que, du président de la République jusqu’au combattant, du paysan jusqu’à l’agent de développement, nous partageons les mêmes besoins : celui d’être respectés par la société, le désir de bien vivre, d’être libre de s’épanouir, de bouger, de vaquer à nos occupations, d’être reconnus dans notre travail, d’être en famille, de pratiquer chacun sa religion, de nous impliquer dans les questions de la société, de partager les souffrances et de fêter les bons moments de la vie.(http://pambazuka.org/fr/category/features/61403, 11/01/10).

Rédaction de la Revue Quart Monde

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