Extrait de l’éditorial de la Revue XXI, numéro 8

Rédaction de la Revue Quart Monde

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Rédaction de la Revue Quart Monde, « Extrait de l’éditorial de la Revue XXI, numéro 8 », Revue Quart Monde [En ligne], 213 | 2010/1, mis en ligne le 05 août 2010, consulté le 28 mars 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/4697

Index de mots-clés

Journalisme, Médias, Récits de vie

Beaucoup d’histoires publiées dans XXI1 sont nées de petits riens qui donnaient envie d’aller voir. […]

 « Vous devriez vous intéresser aux femmes », avait dit à Camilla Panhard un migrant en Espagne. La phrase n’a cessé de lui trotter dans la tête, jusqu’à cette immersion au Mexique, dont elle a rapporté un témoignage sidérant. Ses femmes latinos ressemblent aux personnages de Primo Levi dans Maintenant ou jamais, réduites à leur seul courage. […]

Il suffit de presque rien pour que l’histoire commence.

C’est à partir de cet entrelacs de rencontres, d’amitiés, d’étonnements, de conseils attrapés au vol que prennent forme les récits de XXI. Les rapporteurs d’histoires ne regardent pas vers le haut, les cercles de pouvoir, ceux qui « font l’actualité », mais plutôt vers « le métro à six heures du soir », la bête réalité au ras du sol.

L’inversion du regard permet la surprise. Chaque signature assume sa subjectivité. Le regard est indispensable pour se lancer dans le reportage, « cet art de voir la mer dans une goutte d’eau », selon le mot d’Adam Michnik, l’ancien dissident polonais devenu directeur du quotidien Gazeta Wyborcza.

Le président américain Teddy Roosevelt, qui fustigeait le penchant des journalistes pour les à-côtés de la grande politique, utilisa le premier l’expression de « fouille-merde » (Muckraker). Il leur reprochait de « ne pas regarder ailleurs que vers la terre » et de « préférer racler la saleté du sol ».

Les rapporteurs d’histoires connaissent bien la saleté et l’inconfort de la vie au ras du sol. Mais c’est le prix à payer. Ils préféreront toujours les détails et les taches de boue, plutôt que de regarder le doigt qui leur montre le ciel. Le réel ne se peint pas en couleurs chatoyantes, en chaussant ce que les Anglo-Saxons appellent des « lunettes roses » afin d’enjoliver le monde. Il se raconte, tout simplement.

Notre rêve ? Que, trimestre après trimestre, XXI raconte au plus juste ce XXIe siècle qui lui donne son nom. (Laurent Beccaria et Patrick de Saint-Exupéry)

Suite à l’article de Camilla Panhard  paru dans la Revue XXI, numéro 8, dont il est question plus haut, nous lui avons demandé de développer une réflexion sur sa position de journaliste au cours de ses reportages. Ce qu’elle a accepté de faire dans les pages suivantes.

1 Publié sur le blog de XXI, jeudi 15 octobre 2009. Voir le site http://www.leblogde21.com
1 Publié sur le blog de XXI, jeudi 15 octobre 2009. Voir le site http://www.leblogde21.com

Rédaction de la Revue Quart Monde

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