Emmanuelle Millet, La brindille

Film français, 2011

Marie-Hélène Dacos-Burgues

p. 47

Bibliographical reference

Emmanuelle Millet, La brindille, France, 2011, avec Christa Théret, Hohan Libéreau, Anne Le Ny, Maud Wyler et Myriam Bellay.

References

Bibliographical reference

Marie-Hélène Dacos-Burgues, « Emmanuelle Millet, La brindille », Revue Quart Monde, 221 | 2012/1, 47.

Electronic reference

Marie-Hélène Dacos-Burgues, « Emmanuelle Millet, La brindille », Revue Quart Monde [Online], 221 | 2012/1, Online since 01 August 2012, connection on 17 April 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/5289

Le titre fait référence au sens du mot brindille : une belle fille mince et grande.

Il faut avoir du courage pour faire un film1 sur l’accouchement sous X.

Et le courage est vraiment là : celui de décortiquer un cas. Celui de montrer à l’écran une très jolie jeune fille qui cherche à vivre sa passion pour le dessin et rien d’autre. On s’interroge dés le début sur la personnalité de cette Sarah (l’actrice Christa Théret) seule à Marseille, une fille moderne, belle, logeant en foyer avec une amie, mais qui n’est reliée à rien …ni à personne, seulement à son carnet de croquis ! Le problème est qu’elle n’est plus une enfant, qu’elle a 20 ans et qu’elle se trouve piégée par une grossesse dont elle n’a pas eu conscience alors qu’elle est enceinte de plus de 6 mois. Elle aurait avorté immédiatement si cela avait été possible et sans état d’âme. Elle ne veut pas de cet enfant. Un refus profond, animal.

Les ennuis alors s’accumulent. Elle était stagiaire dans un musée, on ne la garde pas. Elle perd son emploi et par suite son logement. On l’envoie dans un foyer de mères célibataires. Elle refuse les contacts avec les autres femmes, ne se sent pas concernée du tout par leurs grossesses et leurs propos, ne joue pas le jeu, ne va pas se présenter aux visites médicales…

La directrice du nouveau foyer l’exhorte à respecter un minimum de règles de vie en société et à se préoccuper de l’avenir du bébé qui viendra inéluctable naître à son terme… Elle lui propose aussi de reprendre des études… Si la première incitation échoue la deuxième passe mieux.

La réussite de la réalisatrice est d’être parvenue à montrer comment il peut être difficile d’accepter la venue d’un enfant dans un cadre de solitude extrême. Mais on peut regretter l’absence d’émotion. Tout semble être très extérieur à cette fille. Et n’est-ce pas justement le fond du problème ? Ce rejet catégorique et persistant de l’idée de l’enfant à venir, est sans doute précisément une des caractéristiques d’une situation qui se termine par l’accouchement sous X…

On sera heureux enfin quand Sarah rencontrera un jeune homme à la bibliothèque : Thomas l’étudiant à la moto (Johan Libéreau qui joue à merveille son rôle d’amoureux). Il donne un peu de vie à ce qui paraissait jusque là comme une étude clinique et froide.

Emmanuelle Millet est une réalisatrice investie depuis l’âge de 20 ans dans l’humanitaire et le social.(Médecins du Monde, Secours populaire, Handicap international) C’est un premier film.

1 Réalisatrice Emmanuelle Millet, France, 2011, avec Christa Théret (Sarah), Johan Libéreau ( Thomas) Anne Le Ny ( Sonia la directrice du foyer), Maud

1 Réalisatrice Emmanuelle Millet, France, 2011, avec Christa Théret (Sarah), Johan Libéreau ( Thomas) Anne Le Ny ( Sonia la directrice du foyer), Maud Wyler ( Julie l’amie), Myriam Bellay ( Myriam)

Marie-Hélène Dacos-Burgues

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