Jacques-Bénigne Bossuet. De l’éminente dignité des pauvres ; suivi par Alain Supiot. Les renversements de l’ordre du monde

Éd. Mille et une nuits, 2015, 69 p.

Annick Mellerio

p. 61-62

Bibliographical reference

Jacques-Bénigne Bossuet. De l’éminente dignité des pauvres présenté par Alain Supiot ; suivi par Les renversements de l’ordre du monde d’Alain Supiot. Éd. Mille et une nuits, 2015, 69 p.

References

Bibliographical reference

Annick Mellerio, « Jacques-Bénigne Bossuet. De l’éminente dignité des pauvres ; suivi par Alain Supiot. Les renversements de l’ordre du monde  », Revue Quart Monde, 238 | 2016/2, 61-62.

Electronic reference

Annick Mellerio, « Jacques-Bénigne Bossuet. De l’éminente dignité des pauvres ; suivi par Alain Supiot. Les renversements de l’ordre du monde  », Revue Quart Monde [Online], 238 | 2016/2, Online since 15 October 2016, connection on 28 March 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/6644

Bossuet prêche aux Filles de la Providence, devant Vincent de Paul et les fondatrices de l’ordre : la princesse de Condé, les duchesses d’Orléans, d’Aiguillon, etc.

  • Les pauvres et les indigents sont seuls citoyens de l’Église de Jésus Christ, les riches « n’y sont soufferts que par tolérance ».

  • « Quel est le fardeau des pauvres ? C’est le besoin. Quel est le fardeau des riches ? C’est l’abondance ».

  • Les riches ne sont reçus dans l’Église, qu’à condition de servir les pauvres. Les mauvais riches sont des « pauvres intérieurs, toujours avides, toujours affamés dans la profusion et dans l’excès même ».

Ce sermon est commenté par Alain Supiot dans Les renversements de l’ordre du monde. Jusqu’au XIXe siècle, les sociétés traditionnelles condamnent l’accumulation insatiable. L’idéal d’une pauvreté décente, qui permet à l’homme de « marcher librement, sans être écrasé par le poids de ses biens matériels » est partagé par beaucoup de religions et se retrouve chez Proudhon, Péguy ou Gandhi, renforcé maintenant par la montée de l’écologie.

Après la Seconde guerre mondiale, la pauvreté est considérée comme une injustice sociale, signe du dérèglement de l’économie. L’État doit organiser une répartition équilibrée des richesses par la solidarité. Mais, depuis les années 1970-80, la pauvreté est vue comme un fléau naturel qu’on ne peut que limiter et c’est la recherche individuelle de la richesse qui doit permettre l’enrichissement de tous.

Sa conclusion :

« Ce n’est pas la pauvreté qui est créatrice d’un droit à être secouru, mais la participation à un système de solidarité au sein duquel chacun peut être tour à tour créancier et débiteur à proportion de ses besoins et ressources. C’est ce qui distingue la solidarité de l’assistance et en fait un instrument de l’égale dignité des êtres humains. »

Annick Mellerio

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