Pierre Reboul (dir.). Sortir du silence. L’écoute à S.O.S. Amitié

Chronique sociale, coll. Comprendre les personnes, 2016, 207 p.

Daniel Fayard

p. 63

Référence(s) :

Pierre Reboul (dir.). Sortir du silence. L’écoute à S.O.S. Amitié, Préf. A. Comte-Sponville, Chronique sociale, coll. Comprendre les personnes, 2016, 207 p., 14,90 €

Citer cet article

Référence papier

Daniel Fayard, « Pierre Reboul (dir.). Sortir du silence. L’écoute à S.O.S. Amitié », Revue Quart Monde, 242 | 2017/2, 63.

Référence électronique

Daniel Fayard, « Pierre Reboul (dir.). Sortir du silence. L’écoute à S.O.S. Amitié », Revue Quart Monde [En ligne], 242 | 2017/2, mis en ligne le 15 décembre 2017, consulté le 28 mars 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/6887

Voilà un ouvrage bienvenu pour lever le voile sur une institution particulièrement discrète qui depuis plus de 50 ans a développé un important dispositif bénévole, consacré principalement au départ à la prévention du suicide mais offrant en fait une écoute à toute personne souffrant d’isolement et cherchant quelqu’un à qui parler. Cette possibilité d’exprimer son mal-être se réalise grâce à une relation anonyme par téléphone et plus récemment également par messagerie informatique.

Ce livre éclaire divers aspects de la vie de cette institution : sa fondation, son histoire, son organisation en réseau, sa pratique de l’écoute, sa charte éthique. Il révèle qui sont les écoutants et comment ils sont formés, quels sont aussi les profils de ceux qui appellent S.O.S. Amitié.

Plusieurs contributions tentent d’évaluer l’impact social de ce service rendu.

Cette approche induit quelques réflexions, par exemple sur la perte d’« audibilité » de certaines personnes en grande précarité dans notre société, presque acculées à ne plus pouvoir communiquer à d’autres, voire à se donner à eux-mêmes une « identité narrative ».

Le fait de leur offrir un accompagnement occasionnel et individuel pour leur permettre de soulager ce type de souffrance, s’il fait la preuve de son utilité, n’en appelle pas moins à la nécessité d’un regain de prise de conscience citoyenne pour veiller à ne laisser personne hors relation, hors vie associative, hors dialogue social.

À signaler que cet ouvrage s’enrichit d’une intéressante rétrospective historique de la valeur de l’écoute, théorisée et pratiquée par Socrate, Plutarque, Cassien, Ignace de Loyola, Freud et Carl Rogers.

Daniel Fayard

Articles du même auteur

CC BY-NC-ND