Suzanne Fouché ,J’espérais d’un grand espoir

Éditions du Cerf, 1981

Rédaction de la Revue Quart Monde

Référence(s) :

Suzanne Fouché, J’espérais d’un grand espoir, Ed. du Cerf , 1981

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Rédaction de la Revue Quart Monde, « Suzanne Fouché ,J’espérais d’un grand espoir », Revue Quart Monde [En ligne], 121 | 1986/4, mis en ligne le 05 avril 1987, consulté le 28 mars 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/7597

Suzanne Fouché est née avec le début du siècle, son enfance fut pénible à cause de la guerre et du divorce de ses parents : elle grandissait trop vite, s’affaiblissait à cause de la pénurie alimentaire, et attrapa la tuberculose osseuse dont elle aurait dû mourir. Mais elle survécut, et ce fut le début d’un pèlerinage à travers divers sanatoriums.

Un sentiment de miracle continuel ressort de ce récit héroïque de la lutte contre la souffrance et la maladie. C’est le miracle de l’espérance, solidement ancrée dans une foi en Dieu et les hommes.

Suzanne est d’abord une militante qui refuse, pour elle et ses frères handicapés, que la maladie physique soit considérée comme une atteinte de tout l’être, faisant du malade un assisté vu comme irresponsable et incurable, et donc relégué à l’hospice.

Elle crée une première association, où elle permet aux immobiles d’apprendre les uns des autres, de partager leur pensée. Après cette expérience et de gros ennuis de santé, elle crée la LADAPT (Ligue pour l’adaptation au travail du diminué physique), puis en 1929, accepte d’aller à Angicourt : « c’est le sana de l’assistance publique de Paris qui avait la réputation de recevoir les plus déshéritées des femmes tuberculeuses, le personnel s’y considérant lui-même en disgrâce. »

Elle reste dynamique, bien qu’atteinte d’une tuberculose osseuse qui la tient des années alitée, immobile, et lui fait frôler souvent la mort. Elle puise sa force dans l’espoir que les désarticulés de la tuberculose ou d’autres handicaps retrouvent leur dignité et leur force de vivre dans un vrai travail adapté à leur handicap. « Ne perdez pas votre temps. Instruisez-vous, rattrapez vos retards, munissez-vous d’une base de connaissances qui vous permettra de vous aligner avec les bien portants. Ne comptez pas sur la philanthropie des employeurs pour trouver un emploi. Ils ne vous embaucheront que s’ils ont besoin de vous et ils ne vous choisiront que si vous êtes plus compétents qu’un autre pour le poste qu’ils offrent... »

Suzanne est une combattante de la justice et de la liberté, c’est-à-dire du respect de l’être humain, la meilleure manière de le respecter étant de croire en lui. Grâce à elle, ce sont des milliers d’handicapés qui ont quitté l’enfer des hospices, de leurs salles communes, et de leurs escaliers barrières, l’enfer des sanatoriums où l’inquiétude du lendemain ronge autant que la maladie.

Nous recherchons actuellement des livres tels que celui de Suzanne Fouché, nous permettant de découvrir la vie des handicapés les plus faibles.

Rédaction de la Revue Quart Monde

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