Jacques Roumain est mort en 1945 à 38 ans, après avoir participé au Gouvernement de son pays à 24 ans, puis fondé le parti communiste haïtien. Il connaît alors la prison, l’exil. En 1941, il regagne son pays et sera Chargé d’Affaires au Mexique. Il a laissé une œuvre immense.

Manuel, le fils de Délira Délivrance et Bienvenu Jean-Joseph revient au pays après 15 ans passés à Cuba à couper la canne à sucre. Il retrouve Haïti, son pays, misérable, dans la poussière, déboisé. La terre s’en va, la sécheresse s’installe. Avec la misère, a surgi la haine.

Après un assassinat, le pays s’est divisé en deux clans ennemis. Manuel ne se résigne pas à voir son pays mourir et s’enfoncer dans la discorde. Il fouille les « mornes » à la recherche d’une source. Manuel trouvera la source, mais pour amener l’eau dans la plaine, on a besoin de tous les bras.

Avec Annaïse qu’il aime (mais qui est du « clan ennemi »), il va travailler à la réconciliation des deux clans. Celle-ci se scellera sur le cercueil de Manuel, qui meurt assassiné lâchement. Pourtant la vie est la plus forte...Annaïse attend un enfant.

« Gouverneurs de la Rosée » est un livre à lire à haute voix, à chanter comme un chant sacré. Dans toute cette œuvre, court un profond symbolisme, qui est comme une ossature : le couple eau/vie. Les phrases sont peintes d’images aux couleurs vives et tendres. C’est d’ailleurs un livre de tendresse et de colère, un hymne à la vie, un hommage à l’amour et à l’intelligence, manifestant la grandeur des pauvres.