Maryvonne Caillaux, Comme des orpailleurs. De la misère à la pauvreté, les relations comme chemins de libération

Éd. L'Harmattan, coll. Histoire de vie et formation, 2010, 232 p.

Martine Hosselet-Herbignat

Référence(s) :

Maryvonne Caillaux, Comme des orpailleurs. De la misère à la pauvreté, les relations comme chemins de libération

Éd. L'Harmattan, coll. Histoire de vie et formation, 2010, 232 p.

Citer cet article

Référence électronique

Martine Hosselet-Herbignat, « Maryvonne Caillaux, Comme des orpailleurs. De la misère à la pauvreté, les relations comme chemins de libération », Revue Quart Monde [En ligne], 220 | 2011/4, mis en ligne le 01 juin 2012, consulté le 16 avril 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/7736

Toute vie est un parcours initiatique, tendu vers une libération. Dans sa recherche-action, colonne vertébrale de son mémoire de DUHEPS1 Maryvonne Caillaux s’appuie sur cette intuition. Explorant les méandres de son propre itinéraire, entre périodes de chamboulements et de renaissances, elle en dégage les moments fondateurs, tous liés à des rencontres décisives. Rencontres surgissant au sein de quatre sphères de relation - non cloisonnées- qu'elle définit comme le champ de l'intériorité, celui de l'intime, de l'autre-proche, et enfin de l'autre-autre. Or, que devient cette observation lorsque l'expérience de vie est celle de personnes condamnées à subir la misère depuis leur naissance ? Comment repérer le processus de libération à l'œuvre dans de telles traversées de l'horreur ? L'auteure se fonde sur son long compagnonnage de volontaire-permanente avec des membres du Mouvement ATD Quart Monde, en particulier avec deux militants, pour détecter les ressources cachées de ces histoires malmenées. Lent travail d'écoute, de patience, de discernement collectif, ce recueil de « pépites » ne peut aboutir que sous certaines conditions, et ancré dans une foi en tout homme - jumelée pour l'auteure à sa foi en Dieu -. Le « prospecteur » devient alors capable d'opérer sur lui-même un véritable retournement de position et de regard qui permettra de donner sens aux fragments épars mis en lumière dans les vies individuelles et d'inventer, par des relations libératrices, un monde qui ne laisse personne de côté. Réflexion fouillée, optimiste, et intéressante également par le croisement avec le travail de Majid Rahnema - qui pourrait être développé - sur la « pauvreté régénératrice » librement choisie comme valeur de vie, par opposition à la misère subie dans un monde de relations basées sur le paraître.

1 Diplôme universitaire de hautes études en pratiques sociales.

1 Diplôme universitaire de hautes études en pratiques sociales.

Martine Hosselet-Herbignat

Articles du même auteur

CC BY-NC-ND