Raymonde Papet-Lépine, Fleur d’épine. Sortir de la violence et du silence.

Éd. Nouvelle Cité, coll. Récit, 2012, 280 p.

Daniel Fayard

Bibliographical reference

Raymonde Papet-Lépine, Fleur d’épine. Sortir de la violence et du silence. Éd. Nouvelle Cité, coll. Récit, 2012, 280 p.

References

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Daniel Fayard, « Raymonde Papet-Lépine, Fleur d’épine. Sortir de la violence et du silence. », Revue Quart Monde [Online], 225 | 2013/1, Online since 01 September 2013, connection on 20 April 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/7753

Ce récit autobiographique contemporain est chargé d’un message explicite : « Je vous en prie, ne vous taisez pas devant la maltraitance d’un enfant... Parlez, informez les autorités, agissez... Il faut absolument écouter les enfants maltraités... Ce qu’ils ont vécu est si lourd !... Pourquoi les laisser seuls porter ce fardeau ? »

Ce que Jean Ferrat a chanté (« Nul ne guérit de son enfance... »), Raymonde n’a réussi à l’écrire qu’à 71 ans seulement, tellement elle a eu honte durant toute sa vie de ce qui lui était arrivé et dont elle se sentait coupable, au point de ne pouvoir en parler à personne.

Elle raconte enfin ici toutes les violences subies, principalement du fait de sa mère. Des violences chargées de haine qui l’ont détruite et dont elle veut témoigner jusque dans les moindres aspects de la vie quotidienne, pour mieux faire saisir à quel point il est presque impossible de « se remettre totalement de ce genre d’expérience ».

Mais elle a eu plus tard la force de se reconstruire, non sans mal d’ailleurs, grâce à quelques soutiens et à sa capacité de vouloir toujours « aider ceux qui sont dans le besoin ou la souffrance ».

Finalement elle a eu la satisfaction d’éprouver la fierté d’avoir pu mettre au monde cinq enfants et les élever malgré beaucoup de difficultés, d’avoir pu être pour eux la « bonne » mère qu’elle n’a pas eue elle-même.

Un récit tout simple, attachant, où le présent et le passé interfèrent presque à chaque page. Merci Raymonde pour ce silence rompu et pour cette violence transcendée.

Daniel Fayard

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