Muriel Fabre-Magnan. L’institution de la liberté

PUF, 2018

Daniel Fayard

p. 61-62

Référence(s) :

Muriel Fabre-Magnan. L’institution de la liberté. PUF, 2018, 350 p.

Citer cet article

Référence papier

Daniel Fayard, « Muriel Fabre-Magnan. L’institution de la liberté », Revue Quart Monde, 250 | 2019/2, 61-62.

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Daniel Fayard, « Muriel Fabre-Magnan. L’institution de la liberté », Revue Quart Monde [En ligne], 250 | 2019/2, mis en ligne le 01 juin 2019, consulté le 28 mars 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/8023

« La liberté n’est pas donnée mais doit être instituée et soutenue. Le droit peut dès lors contribuer à lui (re)donner son statut, notamment en posant les limites nécessaires pour qu’elle ne soit pas un vain mot et pour que la liberté des uns s’arrête où commence celle des autres. »

Professeure de Droit à l’Université Paris I (Panthéon-Sorbonne), Muriel Fabre-Magnan explore les différentes acceptions de la liberté. Historiquement à travers les apports des philosophes, notamment sur la période des révolutions américaine et française au 18siècle. Plus encore à travers les évolutions de la jurisprudence et de l’argumentation juridique car la liberté a maille à partir avec le droit.

Qu’il s’agisse des libertés positives (possibilités d’agir) ou des libertés négatives (possibilités de ne pas agir), la problématique du permis et de l’interdit est plus complexe qu’il n’y paraît. L’interdit est-il l’ennemi de la liberté ? La liberté est-elle toujours du côté du permis ? La problématique du consentement ou du contrat ne suffit pas à garantir la liberté car elle peut être imposée à l’une des parties par l’autre. Au nom de la liberté, on peut en arriver soit à justifier l’exploitation d’autrui, voire de nouvelles formes d’esclavage, soit à s’aliéner soi-même. Doit-on protéger les personnes contre elles-mêmes en leur contestant le droit de s’autodétruire ? Jusqu’où peut aller le droit à l’autonomie personnelle ? … Ce sont quelques-unes des questions appréhendées dans cet ouvrage sous l’angle du droit.

Sous l’angle du droit justiciable, des droits fondamentaux inscrits dans les constitutions et les législations de divers pays, mais au final sous l’angle de ce qui les fonde, à savoir la dignité de la personne humaine. L’auteure consacre ses derniers chapitres aux rapports entre la dignité et la liberté, aussi bien quand la dignité est assimilée à la liberté que quand elle lui est opposée. En conclusion, elle réaffirme que la liberté est à instituer et que de ce fait il y a des « conditions de possibilité de la liberté » à respecter.

Ce livre revêt un caractère assez technique en ce sens qu’il fait référence à de multiples extraits de textes jurisprudentiels, mais le lecteur pourra y trouver non seulement de quoi nourrir sa réflexion mais aussi des informations sur le rôle du droit dans la défense et l’approfondissement de la nature de la liberté.

Daniel Fayard

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