Dans ce film1 il s’agit encore de jihad. Mais un jihad proche. Presque plus inquiétant. Car le jeune Ahmed – à peine 13 ans – s’est mis dans la tête de punir sa professeure de l’école de devoirs, qui est une renégate. De la même origine qu’Ahmed, elle a osé renier sa religion et vivre à l’occidentale. Elle voit bien l’endoctrinement dans lequel glisse Ahmed, très jeune. Comme elle a de la sympathie pour lui, elle essaye de le « chapitrer » et cela ne marche pas. Il refuse de lui serrer la main. Il a une haine féroce contre elle car il n’y a pire crime que d’être un renégat selon l’imam du quartier, en Belgique. Il veut tuer cette femme. Pour les réalisateurs, le choix d’un enfant si jeune comme héros du film tient à l’idée qu’à cet âge-là « le fanatisme, peut-être, pouvait encore trembler ». Le processus de déradicalisation mis en œuvre pour récupérer l’enfant après une première tentative de meurtre ratée est évoqué. Le désespoir de la mère du jeune Ahmed aussi.
Le journal Marianne salue un « film important qui regarde droit dans les yeux une certaine réalité contemporaine ». Sans dévoiler la fin du film je dirais que c’est un film qui m’a beaucoup plus attristée et inquiétée que celui sur le même thème, L’Adieu à la nuit, produit la même année.