Roger Chartier, Pratiques de la lecture

Éditions Rivage, Marseille, 1985, 280 pages

Bruno Couder

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Roger Chartier, Pratiques de la lecture, Éditions Rivage, Marseille, 1985, 280 pages

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Bruno Couder, « Roger Chartier, Pratiques de la lecture », Revue Quart Monde [En ligne], 123 | 1987/2, mis en ligne le 01 mars 1988, consulté le 26 avril 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/8699

Un colloque a réuni une dizaine de chercheurs sur l’histoire des pratiques de la lecture. Cet ouvrage prend l’aspect d’une mosaïque sur ce thème, chacun des auteurs faisant le tour d’une question, sans qu’une synthèse complète soit établie.

Les articles à consonance historique, comme celui de Jean Hebrard ou de Jamerey Duval nous apprennent que des formes de lectures populaires sont très anciennes et que la lecture « intimiste » actuelle n’a pas toujours dominé. Dans les veillées au coin du feu où on lisait la « Bibliothèque bleue », l’équivalent de nos séries Harlequin, comme dans les cercles d’écrivains célèbres, la lecture a été pendant des siècles un acte public.

Elle a souvent été considérée sans lien avec l’exercice d’écrire et apprise à un âge différent. Bien des personnes lisaient sans être passées à récole ; par exemple, ces domestiques d’origine rurale, venus servir dans les grandes maisons nobles ou bourgeoises dont les maîtres déplorent qu’ils passent leur temps à lire. A partir du XIXème siècle seulement, s’est vraiment généralisée (et très lentement) l’idée qu’apprendre à lire relève du milieu scolaire.

Mais depuis des siècles, les livres qui circulent dans un milieu donnent à l’historien les reflets de ses normes et de sa culture. Pour les plus pauvres, exclus de la lecture, ce témoignage précieux fait défaut.

Bruno Couder

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