Rachel de Queiroz, L’année de la grande sécheresse

Editions Stock, Paris, 1986, 142 pages. (Collection Bibliothèque Cosmopolite)

Janine Huet

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Rachel de Queiroz, L’année de la grande sécheresse, Editions Stock, Paris, 1986, 142 pages. (Collection Bibliothèque Cosmopolite)

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Janine Huet, « Rachel de Queiroz, L’année de la grande sécheresse », Revue Quart Monde [En ligne], 129 | 1988/4, mis en ligne le 01 juin 1989, consulté le 25 avril 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/8747

Ce roman qui se lit très facilement nous introduit dans l’histoire de deux familles pendant un été de sécheresse, dans le Nordeste brésilien.

- la famille très pauvre d’un employé vacher, Chico Bento. Sa patronne a fui ses responsabilités et donné l’ordre de lâcher ses bêtes dans la montagne pour ne pas avoir à les nourrir. Les employés... qu’ils se débrouillent... Et la famille prend la route de la faim et de la misère... Des enfants meurent ...

- par ailleurs, il y a Vicente, ses sœurs, sa cousine, une classe aisée. Vicente qui a choisi de s’occuper de sa terre, de ses troupeaux plutôt que de faire des études, est fidèle jusqu’au bout et reste malgré la sécheresse pour sauvegarder tout ce qu’il peut. Il travaille beaucoup mais qu’est-ce à côté de ce qu’endure le vacher Chico et sa famille ?

Entre les deux familles se tissent des liens d’amitié, puis d’assistance quand la cousine de Vicente retrouve Chico et les siens sans ressources, en ville. La différence de classe semble aller de soi sans révolte. Il y a des allusions aux races noires et blanches qui ne sont pas ennemies mais... on garde ses distances.

Une intrigue romanesque se noue entre Vicente et sa cousine, sans pour autant constituer la trame du récit.

Il faut prendre ce livre comme une narration très bien menée ; son intérêt est qu’il nous montre que dans la plupart des circonstances difficiles, comme cette année de sécheresse, ce sont toujours les plus pauvres qui souffrent - et meurent - et que les autres ne s’en tirent pas trop mal. La cousine de Vicente saisit cette opportunité pour adopter un enfant et meubler sa solitude trouvant ainsi l’occasion de montrer son dévouement.

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