Elena Poniotowko, Vie de Jérusa

Traduit de l’espagnol, Ed. Gallimard, Paris, 1980, 395 pages

Jean Monge

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Elena Poniotowko, Vie de Jérusa, traduit de l’espagnol, Ed. Gallimard, Paris, 1980, 395 pages

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Jean Monge, « Elena Poniotowko, Vie de Jérusa », Revue Quart Monde [En ligne], 141 | 1991/4, mis en ligne le 19 mai 2020, consulté le 28 mars 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/8924

Jérusa est mexicaine ; à partir de 1911 son pays est en pleine révolution. Elle nous raconte sa vie.

Son enfance misérable, avec un père qu’elle adore, mais qui court les lieux et les aventures. Les maîtresses de son père ne sont pas toujours tendres avec elle et son frère Emiliano. Elle suit son père à la guerre, puis est mariée à un soldat et participe aux combats. Elle commandera même une troupe. Ensuite elle nous dira ses travaux, ses peurs et ses croyances. Que d’errances, que de métiers ! Comme elle dit : « J’ai vécu mille vies. »

Indienne et pauvre, sa vie est « une triste vie », mais toujours elle la vit debout et joyeusement « A quoi ça sert de se plaindre ? » dit-elle. Refusant toute sentimentalité, dure, toujours prête à en découdre, en fait elle porte secours autour d’elle quoiqu’elle en dise.

Dotée d’un caractère de cochon, mal embouchée, toujours elle préfère souffrir que s’abaisser.

Presque à toutes les pages nous touchons du doigt la dignité des plus pauvres, ce qu’elle est, ce qu’elle représente à leurs yeux.

L’auteur a fait de ce roman, haut en couleurs, dans une langue ô ! combien singulière, un document qui sonne juste et vrai sur la misère des Indiens et Métis mexicains urbanisés.

Jean Monge

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