Denise Gault, Quand j’étais grande

Editions Mercure de France, 1982, 160 pages

Jean-Claude Caillaux

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Denise Gault, Quand j’étais grande, Editions Mercure de France, 1982, 160 pages

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Jean-Claude Caillaux, « Denise Gault, Quand j’étais grande », Revue Quart Monde [En ligne], 144 | 1992/3, mis en ligne le 19 mai 2020, consulté le 20 avril 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/8945

Une enfant de quatre ans qui grandit dans la misère. Dans la cour des miracles. La cour des pouilleux comme disent les autres… des « soulots », des « polacks » et des « ritals. » Un monde à part. Celui des déracinés. Dans l’odeur aigre des eaux usées, des murs humides.

Cacou joue dans ce fond du monde. Son imagination taraude le souvenir et la présence du père, de la tante Germaine… Elle apprend à édifier les murs rassurants du quotidien contre le vertige imprévisible du drame.

Vient la guerre, l’après-guerre. Et le drame… et le reste.

Il y a 40 ans de cela. Aujourd’hui, elle revient jusqu’à la cour. Pour voir une dernière fois. Avant la destruction. Pour entendre encore…

Des phrases courtes, comme un visage éphémère. Comme l’illusoire. Comme le rêve aussi, brisé par la lumière ou blessé par la tourmente.

Une écriture qui suggère. Qui décrit pourtant. Mais par touches progressives. Une écriture tendue, comme pour retenir le murmure de l’enfant qui raconte.

Voici un livre dont il faudrait entendre comme directement les mots. Ce roman traverse la vérité que l’on devine à travers les yeux pâles et fanés. Mystérieusement, tremble le sel de la vie.

Jean-Claude Caillaux

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