La question centrale traitée dans cet ouvrage est : comment redonner un sens du politique aussi bien que mettre du sens dans la politique ? Il reprend pour l’essentiel des contributions apportées à un colloque qui s’est tenu au Sénat en novembre 2007 (« Personne, bien commun et sens ») et il est la première production de l’Institut du sens politique1, fondé en novembre 2008 par un groupe d’universitaires, d’intellectuels et d’acteurs de la vie politique française pour former des étudiants, animer une réflexion citoyenne, ouvrir des perspectives de recherche.
La reprise de ce questionnement sur les relations entre « sens » et « politique », dont les auteurs soulignent la nécessité aujourd’hui au vu d’une certaine crise du sens qui frappe les sociétés contemporaines, passe par le réexamen des fondements théoriques et conceptuels relatifs au « bien commun », non seulement par rapport à ce qu’on entend généralement par « intérêt général » ou « intérêt politique », mais aussi sous le prisme de la doctrine sociale de l’Église (les trois auteurs principaux professent à l’Institut catholique de Paris) qui confère une dimension mondiale au bien commun.
Des auteurs développent de quelle façon cette notion du « bien commun » oblige à repenser certaines conceptions et pratiques. Ainsi en est-il de la finance et de l’économie solidaire, des marchés et de la mondialisation, des taxations internationales, de la gouvernance et des libertés...
Chemin faisant, des réflexions intéressantes surgissent, comme par exemple à propos du rapport aux biens. Pour cerner ce qu’est le bien commun, certains parlent plutôt d’accès aux biens, d’autres plutôt de création de biens. Dans le premier cas, la vie humaine est surtout définie par ses besoins et une vie bonne est déterminée par leur satisfaction. Dans le second cas, la vie humaine est plutôt définie par la capacité créatrice et une vie bonne est celle qui permet de participer à un projet commun. La recherche du bien commun, du bien du plus grand nombre sinon de tous, affecte la nature du double combat pour la justice : celle-ci doit être à la fois distributive et contributive.
Ouvrage de réflexion sur la portée collective du vivre mieux ensemble, susceptible d’intéresser les lecteurs avides d’approfondir les relations entre religion et politique.