Olivier Bobineau, Jean-François Petit, Guillaume de Thieulloy (dir.), Une société en quête de sens politique

Éd. Desclée de Brouwer, Paris, 2009, coll. Religion & Politique, 191 p., préface de Jean-Baptiste de Foucauld

Daniel Fayard

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Olivier Bobineau, Jean-François Petit, Guillaume de Thieulloy (sous la direction de), Une société en quête de sens politique, Éd. Desclée de Brouwer, Paris, 2009, coll. Religion & Politique, 191 p., préface de Jean-Baptiste de Foucauld

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Daniel Fayard, « Olivier Bobineau, Jean-François Petit, Guillaume de Thieulloy (dir.), Une société en quête de sens politique », Revue Quart Monde [En ligne], 214 | 2010/2, mis en ligne le 01 octobre 2010, consulté le 27 avril 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/9066

La question centrale traitée dans cet ouvrage est : comment redonner un sens du politique aussi bien que mettre du sens dans la politique ? Il reprend pour l’essentiel des contributions apportées à un colloque qui s’est tenu au Sénat en novembre 2007 (« Personne, bien commun et sens ») et il est la première production de l’Institut du sens politique1, fondé en novembre 2008 par un groupe d’universitaires, d’intellectuels et d’acteurs de la vie politique française pour former des étudiants, animer une réflexion citoyenne, ouvrir des perspectives de recherche.

La reprise de ce questionnement sur les relations entre « sens » et « politique », dont les auteurs soulignent la nécessité aujourd’hui au vu d’une certaine crise du sens qui frappe les sociétés contemporaines, passe par le réexamen des fondements théoriques et conceptuels relatifs au « bien commun », non seulement par rapport à ce qu’on entend généralement par « intérêt général » ou « intérêt politique », mais aussi sous le prisme de la doctrine sociale de l’Église (les trois auteurs principaux professent à l’Institut catholique de Paris) qui confère une dimension mondiale au bien commun.

Des auteurs développent de quelle façon cette notion du « bien commun » oblige à repenser certaines conceptions et pratiques. Ainsi en est-il de la finance et de l’économie solidaire, des marchés et de la mondialisation, des taxations internationales, de la gouvernance et des libertés...

Chemin faisant, des réflexions intéressantes surgissent, comme par exemple à propos du rapport aux biens. Pour cerner ce qu’est le bien commun, certains parlent plutôt d’accès aux biens, d’autres plutôt de création de biens. Dans le premier cas, la vie humaine est surtout définie par ses besoins et une vie bonne est déterminée par leur satisfaction. Dans le second cas, la vie humaine est plutôt définie par la capacité créatrice et une vie bonne est celle qui permet de participer à un projet commun. La recherche du bien commun, du bien du plus grand nombre sinon de tous, affecte la nature du double combat pour la justice : celle-ci doit être à la fois distributive et contributive.

Ouvrage de réflexion sur la portée collective du vivre mieux ensemble, susceptible d’intéresser les lecteurs avides d’approfondir les relations entre religion et politique.

1 Son comité de parrainage comprend des personnalités comme Alain Caillé, Abdou Diouf, Michel Camdessus, Michel Dubost, Jean-Baptiste de Foucauld

1 Son comité de parrainage comprend des personnalités comme Alain Caillé, Abdou Diouf, Michel Camdessus, Michel Dubost, Jean-Baptiste de Foucauld, Marcel Gauchet, Julia Kristeva, Philippe Portier, Jérôme Vignon, Patrick Viveret.

Daniel Fayard

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