Heather O’Neill, La ballade de Baby

Editions 10-18, Paris, Domaine Etranger, 2008, 380 p

Jean Monge

Bibliographical reference

Heather O’Neill, La ballade de Baby, Editions 10-18, Paris, Domaine Etranger, 2008, 380 p

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Jean Monge, « Heather O’Neill, La ballade de Baby », Revue Quart Monde [Online], 210 | 2009/2, Online since 01 October 2009, connection on 18 April 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/9079

Un livre dramatique et malgré tout drôle sur la pauvreté. L’humour, le style poétique et la force du personnage principal, Baby, gamine dégourdie de douze ans, émeuvent sans pathos. C’est elle qui parle : l’auteur la fait s’exprimer avec les pensées et le langage d’une enfant pauvre. Cela sonne toujours juste, même lorsque Baby nous entraîne dans son imaginaire toujours plein d’espoir et d’utopie.

Jules, son père, avait 15 ans quand elle fut conçue. Sa mère est morte l’année suivante. Même à 27 ans, Jules est encore un gosse sans notion ni de temps, ni d’argent, ni de responsabilité, encore que, parfois...

Baby le suit dans ses déménagements successifs, au gré du travail ou des fuites. « En attendant, avoir un père gamin, ça voulait dire faire ses paquets en une heure pour échapper à un type de 22 ans, venu d’Oshawa, qui allait être en pétard parce que vous aviez revendu ses guitares. »

Peu à peu, Baby et Jules, parfois bien mal en point, de séparations en rabibochages, savent survivre, espérer, s’aimer à leur manière. Leur soif d’amour les amène à croire en tous ceux qu’ils rencontrent. Ils cherchent mais donnent aussi. Et pourtant la vie des rues n’est pas tendre.

Comme le dit le dos de couverture : « Ce premier roman est un livre superbe où le royaume de l’imagination fait d’une vie cabossée quelque chose de magique ». Ce livre est captivant, plein de surprises, de situations inextricables, de rebondissements avec toujours beaucoup d’humour, de tendresse, d’émotion, d’humanité.

C’est un nouveau bijou sur l’enfance, la force de vie et l’aspiration de chacun à devenir un être humain aimant, libre, digne.

Jean Monge

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