Académie universelle des cultures, Migrations et errances, Forum international UNESCO, 7 et 8 juin 2000

Ed. Grasset, 2000, 347 pages, Préface d’Elie Wiesel, Françoise Barret-Ducrocq (dir.)

Daniel Fayard

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Académie universelle des cultures, Migrations et errances, Forum international UNESCO, 7 et 8 juin 2000, Ed. Grasset, 2000, 347 pages, Préface d’Elie Wiesel, Françoise Barret-Ducrocq (dir.)

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Daniel Fayard, « Académie universelle des cultures, Migrations et errances, Forum international UNESCO, 7 et 8 juin 2000 », Revue Quart Monde [En ligne], 182 | 2002/2, mis en ligne le 25 mai 2020, consulté le 28 avril 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/9403

L’Académie universelle des cultures a été fondée en 1992 à l’initiative d’Elie Wiesel, prix Nobel de la paix. Sa charte stipule : « Elle animera des recherches scientifiques, des rencontres, des aventures créatrices. Elle soutiendra… tout ce qui peut contribuer à la lutte contre l’intolérance, la xénophobie, la discrimination contre les femmes, le racisme et l’antisémitisme. Elle encouragera le combat contre la misère et l’ignorance ainsi que contre la dégradation délibérée de certaines formes de vie. »

Le présent ouvrage livre au public une trentaine de contributions sur le thème des migrations et des errances, apportées lors d’un Forum international organisé à l’UNESCO en juin 2000. Leurs auteurs sont de quatorze nationalités différentes et de professions variées : professeurs d’université, anthropologues, philosophes, historiens, sociologues, juristes, politologues, écrivains, dramaturges, mais aussi un psychanalyste, un géographe, un paléontologue, un archéologue, un démographe, un architecte, un poète. Quelques-uns exercent des fonctions politiques. Donc, une palette assez diversifiée de points de vue pour éclairer différents aspects de phénomènes migratoires passés ou actuels, à une échelle mondiale, régionale ou nationale, voire à des niveaux plus localisés.

Tout d’abord, un rappel des connaissances acquises sur le peuplement humain de la terre, sur l’exemple des Phéniciens, sur les grands mouvements de population qui ont marqué l’Europe du Haut Moyen Age, sur le nomadisme, sur des phénomènes historiques d’invasion, d’exile, d’exode et de diaspora, sur la situation contemporaine du Kosovo. Puis le lecteur pourra découvrir des analyses et des réflexions façonnées par les réalités vécues (héritage du passé ; tensions politiques, économiques et culturelles du présent ; enjeux et perspectives) dans telles ou telles aires géographiques : Amérique (Chili, Etats-Unis), Asie (Japon), Afrique (Tunisie, Côte d’Ivoire, Nigeria), Moyen-Orient (Israël, Palestine), Europe (France, Royaume-Uni, Italie, Estonie, Pologne, Slovénie)

L’expérience humaine des migrants et leur quête d’identité dans le choc des langues et des cultures sont rendues présentes, qu’ils soient réfugiés politiques (le droit d’asile) ou économiques. Les différents modèles d’évolution qui peuvent conditionner leur avenir dans la société sont illustrés : ségrégation, métissage, intégration, multiculturalisme. Les questions relatives aux responsabilités de la communauté internationale et des Etats, à la garantie des droits fondamentaux, à la défense des minorités, à la nationalité, à la citoyenneté, au rôle de l’école sont abordées. La nécessité de dépasser la simple tolérance pour bâtir un vouloir vivre ensemble est soulignée. Chaque auteur témoigne de sa propre expérience, de ses recherches, de ses analyses, de ses convictions. Tous tentent sinon d’apporter des réponses aux multiples questions posées par les phénomènes migratoires, du moins de mieux faire prendre en considération la nouvelle donne culturelle qu’ils recèlent.

Daniel Fayard

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