Anna Marchand, La protection des droits des tsiganes dans l’Europe

Ed.L’Harmattan, 2001, 320 pages

Jean-Jacques Boureau

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Anna Marchand, La protection des droits des tsiganes dans l’Europe, Ed.L’Harmattan, 2001, 320 pages

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Jean-Jacques Boureau, « Anna Marchand, La protection des droits des tsiganes dans l’Europe », Revue Quart Monde [En ligne], 181 | 2002/1, mis en ligne le 25 mai 2020, consulté le 28 mars 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/9410

La reconnaissance des droits des Tsiganes est loin d’être satisfaisante et suite aux bouleversements politiques, notamment à l’Est, leur situation s’aggrave.

Cet ouvrage analyse les politiques engagées au plan international, pose les questions qui restent en suspens, présente les avancées et propose des suggestions susceptibles de faire progresser la reconnaissance de ces populations.

La première partie est « un regard traditionnel sur les problèmes des Tsiganes et la protection internationale de leurs Droits de l’homme fondamentaux. »

Leur situation est marquée par la négation ouverte de leur dignité. Deux données importantes sont analysées :

- l’éparpillement des populations, qui subissent une intolérance et une discrimination toujours plus en hausse, qui vivent une situation socio-économique dans l’impasse, ce qui illustre leur degré d’exclusion sociale ;

- l’absence d’Etat qui joue en leur défaveur, mais aussi le développement de leurs organisations internationales pour contrer leurs rivalités et leur maintien des structures traditionnelles.

Dans le domaine des Droits de l’homme, l’auteur présente le travail réalisé par les Nations unies, le Conseil de l’Europe, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, l’Union européenne et des ONG .

La deuxième partie est « une approche nouvelle : la protection de l’identité tsigane par la protection internationale des droits des personnes appartenant aux minorités nationales. »

Les concepts de minorité sont nombreux et il n’y a pas de définition qui puisse rassembler les Etats, ce qui empêche l’application des droits des minorités en particulier pour les Tsiganes considérés comme des groupes « difficiles. » Les Organisations tentent donc de définir le concept « minorité » de façon satisfaisante pour tous. La conclusion d’une étude délicate et complexe, présente dans cet ouvrage, est que les Tsiganes seraient un sous-groupe dans la catégorie « minorité nationale » (bien que sans Etat) ce qui leur donnerait la protection et des droits égaux avec les autres minorités nationales. On retrouve le travail fait par les Organisations citées plus haut dans le domaine des droits minoritaires.

En conclusion, sont présentées quelques réflexions sur la situation réelle de ces populations et les conditions à mettre en place pour que les textes officiels non contraignants ne restent pas lettres mortes et soient appliqués. On trouvera en annexe tous les documents officiels cités dans le livre.

Jean-Jacques Boureau

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