Meja Mwangi, La ballade des perdus

Ed. Dapper, 2001, 252 pages

Jacques Konrad

Bibliographical reference

Meja Mwangi, La ballade des perdus, Ed. Dapper, 2001, 252 pages

References

Electronic reference

Jacques Konrad, « Meja Mwangi, La ballade des perdus », Revue Quart Monde [Online], 181 | 2002/1, Online since 25 May 2020, connection on 19 April 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/9414

Ce roman sociologique se passe au Kenya. Il nous relate l’extrême misère et l’errance de deux jeunes hommes sans travail.

Ce qui frappe dans les premières pages, c’est la confiance qu’ont Meja et Maina en leurs diplômes qui ne leur ouvrent malheureusement pas les portes d’un travail comme eux-mêmes et leurs familles l’espéraient.

Leur misère est celle de l’errance et de l’impossibilité de trouver une solution durable, acceptable et digne à leur manque de tout. Leur horizon se réduit à des poubelles, des détritus, des travaux harassants dans des conditions « sociales » déplorables, l’entraînement vers le vol, la drogue et les bandes louches. Eternels mécanismes de la misère qui les mine et les déforme. Ils ont au fond du cœur le grand désir de retourner chez eux. La honte de n’avoir pu répondre aux espoirs et aux sacrifices de leur famille les en empêche.

Ces hommes sont attachants, d’une profonde et poignante humanité qui ne peut s’accomplir malgré leur formidable désir de vivre, surprenant dans un tel contexte. Ils peuvent, outre l’amitié qu’ils vivent, rencontrer la solidarité, l’amour.

L’écriture, sobre et belle, permet de soutenir le thème. Même si le langage des héros peut se relâcher - compte tenu des milieux qu’ils sont amenés à fréquenter, il n’est jamais vulgaire.

Un très beau livre, plutôt désespéré dans les faits, mais marqué de confiance dans les ressources humaines.

CC BY-NC-ND