Zygmunt Bauman, Le coût humain de la mondialisation

Ed. Hachette, Paris, Col. Pluriel, 2000, 204 p.

Janine Dantan

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Zygmunt Bauman, Le coût humain de la mondialisation, Ed. Hachette, Paris, Col. Pluriel, 2000, 204 p.

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Janine Dantan, « Zygmunt Bauman, Le coût humain de la mondialisation », Revue Quart Monde [En ligne], 175 | 2000/3, mis en ligne le 01 février 2001, consulté le 28 mars 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/9485

La mondialisation est-elle un bien ou un mal ? Pour l’auteur, professeur émérite de sociologie à l’université de Varsovie, Tel Aviv et Leeds, la mondialisation, loin d’apporter plus de confort et d’humanité à l’ensemble des habitants de la planète, divise ceux-ci en deux camps : d’un côté, une élite minoritaire, voyageant beaucoup, mondialisée, qui en tire tous les bénéfices et de l’autre, une masse de plus en plus nombreuse d’exclus, de laissés pour compte, immobilisés, fixés dans un espace restreint, poussés à la violence et aux replis identitaires. La possibilité de se déplacer devient alors la principale source d’inégalité.

Le vieil idéal humaniste d’égalité et d’universalité a-t-il vécu ? En analysant les conséquences humaines de la mondialisation, Zygmunt Bauman donne un sens et une cohérence aux phénomènes les plus remarquables du monde actuel : affaiblissement de l’Etat, primat de l’économique sur le politique ; rôle des nouveaux médias, obsessions sécuritaires, crises d’identité, etc. Cette dénonciation virulente et impertinente des non-dits de la mondialisation dévoile le profond malaise des humanistes.

L’auteur considère ce livre comme un essai, philosophique et politique, un exercice qui vise à la fois à poser des questions et à les susciter : « La pauvreté ne peut pas “être guérie” car elle n’est pas le symptôme de la maladie du capitalisme. C’est tout le contraire : elle est la preuve de sa bonne santé, l’aiguillon qui le pousse vers de nouveaux efforts, de nouvelles accumulations... »

Notre société est une société de consommation : doit-on consommer pour vivre ou vivre pour consommer ?

L’auteur n’a que des réponses très pessimistes à nous donner.

Janine Dantan

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