Marie-Hélène Deleforge, Hélène Guillaume, Une école au pays de la mine, Un peu à la fois

Éd. L’Harmattan, Paris, 1999, 128 p.,préface de Pierre Pierrard

Gilbert Ribier

Bibliographical reference

Marie-Hélène Deleforge, Hélène Guillaume, Une école au pays de la mine, un peu à la fois, préface de Pierre Pierrard, ed. L’Harmattan, Paris, 1999, 128p.

References

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Gilbert Ribier, « Marie-Hélène Deleforge, Hélène Guillaume, Une école au pays de la mine, Un peu à la fois », Revue Quart Monde [Online], 174 | 2000/2, Online since 01 November 2000, connection on 28 March 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/9513

Les deux auteurs, formatrices l’une, en pédagogie pour enseignantes et l’autre, en législation scolaire pour personnes direction ont été littéralement par l’histoire de la naissance et de la vie de cette école. Elles ont donc décidé de raconter cette histoire, longue de cinquante ans, à partir des témoignages des acteurs et témoins de cette existence.

L’histoire se passe à Somain, ville de 10000 habitants environ, dans le nord de la France, non loin de Douai. A travers témoignages, anecdotes et archives, les auteurs évoquent une histoire plus générale qui permet d’éclairer et de comprendre la vie dans ce pays minier à partir de 1949. Dans la préface, Pierre Pierrard écrit : « C’est le pays minier, dont Émile Zola, venu de l’extérieur, et malgré son génie, n’a retenu, dans Germinal, que les aspects brutaux, inhumains ou surhumains, ignorant les vertus secrètes de ce peuple grave et droit, ennemi de l’esclandre. »

Dans la première partie, on découvre la vie d’une population nouvellement installée, après la guerre et majoritairement ouvrière. Il y a la vie civile mais aussi la vie religieuse. On insiste sur cet aspect tout au long du livre. Il y a même un chapitre entier traitant des catholiques et de la question sociale, en particulier ; sur la protection de l’enfance et sur l’action de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC). Si cet aspect est aussi développé c’est qu’il est le moteur des fondateurs de l’école.

On découvre les trois fondateurs avec leurs origines, leurs formations, leur philosophie de la vie, leur dévouement, leur souci des autres. Ils ont joué un rôle primordial dans le projet et la réalisation de l’établissement. Toute leur vie, ils ont participé au fonctionnement administratif, pédagogique, économique de l’école. Et ils étaient les garants de l’esprit d’entraide qui régnait.

On assiste à la création et à la vie l’école. Il y a des écoles à mais aucune d’enseignement professionnel pour les filles. Un modeste cours professionnel accueillant 40 filles démarre en 1949. On y des cours de coupe et couture. Les premiers locaux sont des baraquements. L’école Hélène Bouchet deviendra un lycée technologique de 700 élèves.

Ce sont les « temps héroïques » qui sont les plus développés, c’est-à-dire les vingt-cinq premières années ensuite l’histoire est devenue plus semblable à celle d’autres établissements du même type. Le chapitre sur la vie de l’école montre très bien quel en était l’état d’esprit. Les sous-chapitres sont : un travail qui façonne, pédagogie ù apprend de l’autre, voir le positif et comprendre, socialisation et ouverture, formation de la personnalité, un climat qui épanouit, relations de confiance, etc.

Les années ont passé. L’idéal des temps héroïques peut-il aider à construire l’avenir ? Un lycée de 700 élèves, dans le contexte actuel ne peut vivre comme le cours professionnel de moins de 100 élèves dans le contexte du milieu du siècle. Mais certains principes sont toujours d’actualité : une équipe soudée, animée d’un esprit positif, ayant foi en l’homme. Cette histoire veut témoigner de la possibilité d’agir.

Gilbert Ribier

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