David S. Landes, Richesse et pauvreté des nations, Pourquoi des riches ? Pourquoi des pauvres ?

Ed. Albin Michel, Paris, 2000, 758 pages (dont 75 de bibliographie), Ouvrage publié avec le concours du Centre national du livre, 1ère édition par l’auteur en 1998 : « The wealth and poverty of nations. Why some are so rich and some so poor », Traduction de l’anglais par Jean-François Sené

Daniel Fayard

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David S. Landes, Richesse et pauvreté des nations, Pourquoi des riches ? Pourquoi des pauvres ?, Traduction de l’anglais par Jean-François Sené, Ed. Albin Michel, Paris, 2000, 758 pages (dont 75 de bibliographie), Ouvrage publié avec le concours du Centre national du livre, 1ère édition par l’auteur en 1998 : « The wealth and poverty of nations. Why some are so rich and some so poor »

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Daniel Fayard, « David S. Landes, Richesse et pauvreté des nations, Pourquoi des riches ? Pourquoi des pauvres ?  », Revue Quart Monde [En ligne], 176 | 2000/4, mis en ligne le 01 mai 2001, consulté le 23 avril 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/9530

Rien d'étonnant à ce qu'un historien de l'économie cherche à comprendre les racines historiques des inégalités entre les nations pour éclairer les raisons de leurs performances ou de leurs contre-performances économiques. La gageure est de l'entreprendre à une échelle mondiale sur un millénaire. Le champ ainsi couvert dénote une érudition impressionnante, alliant aisément données statistiques et valeurs culturelles, théories générales et analyses de situations jugées significatives. L'intérêt de l'ouvrage est de nous restituer des évolutions sur une très longue période et de faire place, chemin faisant, aux appréciations de l'auteur, élogieuses ou critiques, relatives aux politiques socio-économiques mises en oeuvre, notamment à la pertinence des échanges commerciaux.

David Landes met l'accent sur le rôle déterminant de l'Occident comme force motrice du développement économique et de la modernité. Pour lui, c'est un fait objectif. Certes il n'y a pas de société parfaite, mais il faut se garder de tout dogmatisme, de toute vision millénariste ou apocalyptique. L'avenir appartient généralement aux optimistes « intelligents et lucides », à ceux qui savent cultiver une démarche positive et y persévérer. « Ce qui compte c'est le travail, l'économie, l'honnêteté, la patience, la ténacité. Pour ceux qui sont rongés par la faim et la misère, de telles piétés peuvent se ramener à une forme d'indifférence égoïste. Mais, au fond des choses, seul vaut le pouvoir que l'on acquiert par soi-même ». C'est vrai pour un individu comme pour une nation. Tel est son credo. A quoi il faut cependant ajouter que « les pays industriels riches ont une obligation morale envers les moins fortunés ».

29 chapitres composent ce livre, brossant chacun le devenir contrasté des nations appartenant à une même aire culturelle ou à une même ère historique. Curieusement aucun d'eux n'est consacré comme tel ni aux politiques des institutions financières internationales ni à la récente construction de l'Union européenne ni à des phénomènes transversaux comme la faim dans le monde ou les migrations internationales (le problème des réfugiés économiques). Ces aspects ne sont pas ignorés mais sont traités selon leurs incidences sur l'équilibre global des anciens empires ou des « nations » modernes. La problématique des solidarités Nord-Sud et Est-Ouest n'en est pas moins très présente.

Un livre encyclopédique donc, de culture générale dans son domaine, assez facile d’accès, qui passionnera tous ceux qui veulent se remémorer l’évolution du monde au cours du dernier millénaire. Le lecteur restera libre d’adhérer avec discernement aux « leçons de l’histoire » interprétées par l’auteur.

Daniel Fayard

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