L’auteur est « orthophoniste ethnoclinicienne ».
Elle exerce en Suisse et en Italie des activités de supervision, de recherche et de formation à la prise en charge des familles migrantes et à la médiation linguistico-culturelle.
Dans cet ouvrage, elle nous livre son expérience et son savoir-faire relatifs aux professionnels (enseignants, psychopédagogues et orthophonistes) qui sont confrontés aux difficultés de langage et de communication des enfants et parents migrants dans leur pays d’accueil. Ceux-ci se trouvent de facto en situation multiculturelle mais les professionnels concernés ne parlent pas leur langue et sont ignorants de leur culture.
De ce fait, leurs diagnostics et leurs évaluations sont faussés, au préjudice des familles migrantes.
« Je me bats pour que la société et l’école en particulier reconnaissent le rôle incontournable de toutes les langues maternelles ou premières dans la construction de la pensée et pour que les familles aient le droit de s’entretenir avec les professionnels grâce à la médiation linguistico-culturelle. »
Francine Rosenbaum illustre ce combat en décrivant avec précision l’évolution d’un certain nombre de situations caractéristiques dont elle a eu à traiter dans sa pratique de « logopédie transculturelle » où, en faisant appel à la fois à des médiateurs multilingues et pluriculturels et à sa propre expérience (elle est d’origine lituanienne et russe), elle a pu aider à prendre en compte la pensée exprimée en langue maternelle, à favoriser la communication entre parents-enfants et enseignants, à lever les blocages qui entravaient la scolarité et le développement social des enfants migrants.
Compte-rendu de pratiques donc. Mais aussi élaboration d’une théorie en faveur de la médiation linguistico-culturelle dont l’auteur promeut la généralisation dans tous les domaines.
Pour elle, c’est une question de citoyenneté et pas seulement de thérapie.