Extraits du courrier de Michel Sanson
J'ai lu dans la revue Quart Monde récemment l'article du père Gaël Giraud intitulé "plan de relance verte" et je voudrais dire combien et pourquoi je trouve pertinente la présence de ce texte au sein du n° 256. Plusieurs raisons me paraissent évidentes.
Outre le fait que la contribution vienne d'un prêtre rappelant ainsi la solidaire fraternité qui anime les chrétiens dans la droite ligne du message du Christ, la thèse soutenue par l'économiste éclaire les enjeux du réchauffement climatique quant à ses conséquences pour les populations les plus pauvres.
Dans l'état des lieux les zones concernées par une température létale sont les suivantes : "bassin amazonien et toute l'Amérique centrale, la totalité du bassin du Congo, du golfe de Guinée, la frange est de l'Afrique, tout le littoral indien, la totalité de l'Asie du sud-est, le nord de l'Australie, la côte sud-est des USA, la côte est de la Chine". En revanche "l'Europe n'est pas directement concernée excepté l'Italie et l'Espagne".
Il saute aux yeux que les régions touchées sont majoritairement habitées par des populations pauvres. Ce fléau a des points communs avec la situation actuelle. Quand des inondations frappent des régions en France, ce sont toujours les plus pauvres qui sont sinistrés. Il suffit pour s'en convaincre de regarder les images à la télévision ou sur les réseaux sociaux.
Quand le dérèglement climatique affecte le cycle de l'eau potable ce sont encore les quartiers habités par les gens modestes qui sont affectés. Quand les sécheresses provoquent des incendies, c'est la même conclusion.
A l'évidence il faut rappeler ce que proclame le pape François qui prône une écologie intégrale qui respecte la planète comme la personne humaine. ATD Quart Monde a toujours milité pour une solidarité envers les plus démunis en affirmant d'abord le respect auquel ils ont droit en tant que personnes humaines et frères parmi les hommes.
C'est donc logique de lire dans la revue Quart Monde le point de vue du Père Giraud et les solutions qu'il préconise. Par ailleurs, dans le même numéro il est expliqué comme nécessaire d'écouter les populations avant de prendre des décisions car les gens concernés possèdent les solutions. Je constate donc une cohérence et une complémentarité à l'intérieur de cette revue.