Revue Quart Monde
Un toit, ma santé et moi
Quand on aborde la question de la santé à l’épreuve du logement chez les plus pauvres, bien souvent les visages se ferment. Insalubrité, nuisances, nuisibles, accidents domestiques… sont leur lot quotidien.
ATD Quart Monde, en lien avec la ville de Bagnolet, a mené une étude exploratoire sur la qualité de l’air intérieur de logements signalés comme insalubres. Les résultats alarmants quant à la multi-exposition des ménages en grande pauvreté aux particules dangereuses ont conduit à des préconisations mais aussi révélé leurs limites. Oui, le mal-logement a un impact majeur sur la santé. Mais comment, par exemple, aérer son logement quand on habite une cave ?
Pour qu’un endroit remplisse les conditions d’habitabilité, il faut « plus que des murs et un toit ». Un homme nous dit : « En prison, on a cela, un toit, des murs, oui, mais on n’a pas la clef. » Alors quand on a enfin « la clef », synonyme de liberté, de sécurité, d’un chez-soi qui permet de s’ancrer, de se construire, d’avoir accès à ses droits, savoir qu’on s’empoisonne en respirant, sans pouvoir rien faire contre cela, c’est la double-peine.
En termes de santé environnementale et d’exposome – soit l’ensemble des expositions environnementales subies toute au long d’une vie -, comme sur les questions sociologiques associées au logement, les plus pauvres sont des lanceurs d’alerte, parce qu’ils subissent de plein fouet, avant tout le monde et plus fortement, les conséquences négatives des évolutions de notre société. S’imprégner des soixante-dix années de réflexion et d’action du Mouvement ATD Quart Monde, de ses analyses sur les racines du mal-logement, sur l’histoire du Quart Monde et de son errance, c’est rejoindre le combat universel pour le droit à habiter.
Télécharger la version PDF en annexe
-
Un toit, ma santé et moi - Version PDF (application/pdf – 30M)