Assise dans son lit, serrant dans ses bras un oreiller, fumant cigarette sur cigarette, Delphine raconte sa vie de jeune Camerounaise née du mauvais côté3. Entretien après entretien, non sans un certain souci de mise en scène, elle dit la succession de malheurs qu’est sa vie.
La mort de sa mère quand elle a cinq ans, l’indifférence de son père, la pauvreté, la faim, le viol à treize ans et la maternité qui en résulte, toujours la faim et bien sûr la prostitution nécessaire pour manger. Elle est seule, personne pour l’aider ou la conseiller, la famille n’étant là que pour lui réclamer de l’argent quand par hasard elle en a. Elle finit par épouser un Européen beaucoup plus âgé qu’elle qui l’emmène en Belgique où là non plus elle ne trouve pas sa place.
Cependant Delphine a conscience de sa valeur d’être humain, elle a fait de mauvais choix mais elle se sait capable de mieux faire et veut être « actrice de sa vie ». Elle refuse de devoir souffrir à jamais. Alors elle se tourne vers Dieu pour trouver de l’aide. En une scène déchirante, en pleurant, elle demande pardon encore et encore.
Au fond de l’appartement on entend deux voix, l’enfant rentre de l’école, Delphine se lève, retape son lit et efface ses larmes.