Benjamin SÈZE. “En finir avec les idées fausses sur l’alimentation

Éd. de l’Atelier, Paris, 2025

Daniel Fayard

Référence(s) :

Benjamin SÈZE. En finir avec les idées fausses sur l’alimentation. Éd. de l’Atelier, Paris, 2025, 241 p.

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Daniel Fayard, « Benjamin SÈZE. “En finir avec les idées fausses sur l’alimentation” », Revue Quart Monde [En ligne], 276 | 2025/4, mis en ligne le 01 décembre 2025, consulté le 03 décembre 2025. URL : /11855

Benjamin Sèze est un journaliste, « militant » à sa manière. Après En finir avec la précarité alimentaire (2023), il s’en prend ici, de façon plus globale, aux idées fausses sur l’alimentation. Il en cible 42 qu’il traite tour à tour, présentées en cinq parties.

1) Cinquante nuances de bien manger. 2) L’illusion d’un système qui fonctionne. 3) Au moins en France, tout le monde mange à sa faim. 4) Mieux se nourrir, mieux produire : quand on veut, on peut. 5) 100 % sain et durable : un projet irréaliste ?

Traiter, qu’est-ce à dire ?

D’abord chaque idée fausse est appréhendée pour elle-même, indépendamment des autres, ce qui permet d’ouvrir le livre à n’importe quelle page sans être tributaire de la progression d’un argumentaire. Bien sûr il y a des recoupements dans leur analyse. Mais, loin d’être une gêne pour le lecteur, ils illustrent peu à peu et enrichissent progressivement une compréhension systémique tant de ce qui est dénoncé que de ce qui est rectifié.

Ensuite on ne peut pas ne pas être impressionné par le nombre et la diversité des références apportées, dont témoignent les 536 notes en bas de page : relevant aussi bien de recherches scientifiques, de points de vue d’acteurs de la chaîne alimentaire que de témoignages de consommateurs, y compris de ceux qui vivent dans la grande pauvreté.

Ceci dit, il s’agit bien dans ce livre d’envisager une transition vers une alimentation plus saine et plus durable. Transition nécessaire au regard des enjeux de l’écologie, de la santé publique et de la justice sociale. Transition toutefois difficile à mettre en œuvre, au-delà d’innovantes expérimentations locales, ici évoquées. « L’aide alimentaire et l’alimentation ‘low cost’ servent souvent en fait de substitut à des politiques sociales plus généreuses. » Et étant donné les interdépendances mondiales dans ce domaine, comment la communauté internationale peut-elle se mobiliser prioritairement pour assurer, solidairement dans la durée, à 10 milliards de personnes l’accès à une nourriture suffisante et de qualité, sans « l’action volontariste et cohérente des pouvoirs publics, à tous les niveaux de la production à la consommation » ?

Combattre les idées fausses sur l’alimentation constitue une première étape.

Daniel Fayard

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