Le sujet de TF1 pour l’émission Sept à Huit sur la scolarisation des enfants des bidonvilles et des squats de Marseille, tourné fin septembre dernier, a été reporté maintes fois.
J’apprends maintenant qu’il n’est pas « diffusable » car trop « angélique ».
Des enfants vivant en bidonvilles, au milieu des rats, sans eau, et qui vont à l’école chaque matin, ce serait clairement le monde des « bisounours ».
Des enseignants, des principaux de collèges, qui témoignent du courage, de l’assiduité, des apprentissages et des progrès de ces gosses, bien trop angéliques.
Des parents qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école et qui font tout pour que leurs enfants aient un autre destin que le leur, ceux qui cherchent du boulot au Pôle Emploi et au PLIE1, ceux qui ont un contrat de travail précaire et qui se lèvent tous les matins pour 800 € par mois, ceux qui vont aux réunions de parents de l’école, ceux qui accompagnent les sorties scolaires… Trop beau pour être vrai.
On préfère entretenir le mythe du voleur de poules.
C’est tellement facile de taper sur l’étranger et le pauvre. Tellement confortable de ne pas se poser les bonnes questions. De ne pas se poser de questions tout court2.