Nous ne sommes pas tous pauvres, mais misérables, oui, nous le sommes tous, aveuglés par notre manque chronique d’intelligence, de patience et de bonté. Quelques livres parfois éclairent notre nuit. Les Evangiles sont les livres les plus lumineux que j’ai jamais lus. Ils racontent sans effets inutiles la vie de quelqu’un qui n’as pas cessé de répondre à la vie et qui ne s’est protégé de rien, pas même de sa folie d’amour.
Les Evangiles sont les seuls livres dont l’existence n’humilie pas les illettrés. Car c’est d’eux qu’ils parlent, c’est aux pauvres qu’ils s’adressent en reconnaissant en eux des fils de roi. Les Evangiles, c’est le soleil crucifié, explosant sans fin pour nous donner chaleur et lumière.
L’ange qui boite, de Jean-Marie Kerwich est un soleil miniature, une centrale atomique de douceur et de bonté. Les Evangiles, le livre de Kerwich et deux ou trois de ce feu-là, cela suffit pour réchauffer l’âme du lecteur que je suis, jusqu’à la fin espérée du monde terrible.