Un roman captivant et sans concession sur les tribulations d’un jeune Malien sans papier.
Décrire la vie, les difficultés, les misères, les peurs des « sans-papiers » en France, de nos jours, à travers les tribulations du jeune malien Samba Cissé à Paris, telle est l’ambition de l’auteur de ce roman.
Samba est dans la capitale depuis dix ans (il avait 19 ans à son arrivée) et il vivote de divers boulots, hébergé par un oncle haut en couleurs. Lorsqu’il se rend à la Préfecture pour obtenir un visa qui lui permette de rendre visite à sa mère gravement malade au Mali, il se retrouve menotté, emprisonné, en voie d’expulsion : les difficultés commencent ! C’est une histoire qui se lit avec intérêt et plaisir, si tant est que l’on puisse prendre du plaisir à la découverte de toutes les vies de galère que subissent ces déracinés. C’est que les nombreux personnages de l’histoire sont attachants, pétris d’humanité, que toutes les avanies qu’ils subissent n’arrivent pas à les salir dans leur dignité, à briser les liens d’amitié ou d’amour qui se sont tissés, même si certains de ces marginaux, plus fragiles, cèdent au désespoir.
Une écriture fluide, des retours en arrière qui nous transportent au Mali, à l’époque de l’enfance et de l’adolescence de Samba, pour connaître les motivations de ses tentatives de fuite vers un pays idéalisé, un art certain dans l’élaboration d’une histoire romanesque, en rendent la lecture aisée et captivante.
La peinture de cet univers est pourtant sans complaisance. La situation faite à ces hommes et ces femmes, dans notre société, porte à la réflexion, à la prise de conscience.
Et cela peut paraître paradoxal, mais la force de vie est si forte chez Samba Cissé qu’il ne peut, malgré toutes les déceptions, embûches et coups durs, quitter cette France à laquelle il s’est viscéralement attaché.