Gabrielle Roy, Bonheur d’occasion

Éditions Boréal Compact, 1996, 405 pages.

Brigitte Claustre

Référence(s) :

Gabrielle Roy, Bonheur d’occasion, Éditions Boréal Compact, 1996, 405 pages.

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Référence électronique

Brigitte Claustre, « Gabrielle Roy, Bonheur d’occasion », Revue Quart Monde [En ligne], 168 | 1998/4, mis en ligne le 24 mai 2020, consulté le 20 avril 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/9329

Dans le quartier montréalais de Saint-Henri, pendant la Seconde Guerre mondiale, Florentine travaille dans un café et y rencontre des ouvriers et employés. Issue d’une famille de dix enfants en grande difficulté, elle raconte la honte, l’angoisse et la peur de la misère. Elle offre chaque mois sa paye à sa mère pour faire vivre sa famille qu’elle rejettera plus tard pour chercher à sortir définitivement de ce monde d’exclus.

La mère de Florentine, touchante de sincérité, mène le combat quotidien pour survivre grâce à la force de son amour pour les siens. Elle excuse tout à son mari et à ses enfants. Elle accepte avec courage la faiblesse de son fils aîné, la maladie de son petit garçon, la prochaine naissance d’un onzième enfant, le mariage sans amour de sa fille et la fuite de son mari vers la guerre. Elle sait que la misère force le destin de chacun.

Seule façon pour les hommes de retrouver une dignité en l’absence de travail : s’enrôler dans l’armée. Offrir à sa famille une solde mensuelle en échange de sa vie est le dernier sacrifice que les hommes font aux leurs.

Les mots sont durs pour exprimer la misère, la honte et la peur de Florentine et des siens. Mais la lutte pour le logement, le travail et la dignité des hommes est toujours d’actualité.

CC BY-NC-ND