Ilona Lackova, Je suis née sous une bonne étoile, Ma vie de femme tsigane en Slovaquie

Ed. L’Harmattan, Paris, 2000, 240 p., Recueil du récit en langue tsigane et traduction par Milena Hübschamannova

Gilbert Ribier

Bibliographical reference

Ilona Lackova, Je suis née sous une bonne étoile, Ma vie de femme tsigane en Slovaquie, Recueil du récit en langue tsigane et traduction par Milena Hübschamannova, Ed. L’Harmattan, Paris, 2000, 240 p.

References

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Gilbert Ribier, « Ilona Lackova, Je suis née sous une bonne étoile, Ma vie de femme tsigane en Slovaquie », Revue Quart Monde [Online], 179 | 2001/3, Online since 01 February 2002, connection on 19 April 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/9557

Ce livre retrace la vie de l’auteur, recueillie en langue tsigane par son amie, Milena Hübschamannova. Terminé en 1986, l’ouvrage décrit la vie de notre héroïne depuis son enfance (elle est née en 1921).

Malgré les difficultés, Ilona a toujours su voir le côté positif des situations, ce qui justifie le titre de cet ouvrage. Son parcours est exceptionnel. Toutes les conditions étaient réunies pour une vie miséreuse et misérable. Mais elle veut en sortir et en sortir également son peuple. Elle fait des études, écrit une pièce de théâtre, sera membre de la Croix-Rouge et du comité national régional du parti communiste. Dans toutes ces situations, elle réussira à rendre service à ses frères tsiganes. Et cela sans passe-droits, en travaillant pour l’égalité et la justice. Dans tous ses métiers, fonctionnaire, enseignante, élue, c’est le service des autres qui lui servira de moteur.

En parallèle avec le récit de sa vie, on découvre toute une tranche de vie du peuple tsigane en Slovaquie. Il y a des difficultés internes avec toutes sortes de croyances qui compliquent encore la vie des gens qui habitent dans des cabanes, avec beaucoup d’enfants, sans eau courante, sans électricité, sans possibilité d’hygiène. Ils vivent dans une grande pauvreté, ne savent ni lire ni écrire. Les difficultés extérieures ne sont pas moins importantes : les tsiganes sont rejetés par les paysans des villages voisins et ils subissent de très nombreuses vexations. L’administration n’est pas tendre avec eux et il leur est impossible de faire valoir leurs droits.

L’évolution est vraiment très lente car la situation en 1986 n’est guère plus brillante que dans les années 30 ou pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Vies d’une femme exceptionnelle et d’un peuple brimé, subissant des injustices et des vexations, tout en essayant de sortir de cette situation infernale.

Gilbert Ribier

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