N° 272, décembre 2024, Discrimination et maltraitance institutionnelles (titre provisoire)

Articles attendus pour le 1 octobre 2024

On parle de discrimination institutionnelle lorsque les règles, les habitudes et les processus internes d’une institution ont pour effet – parfois en lien avec des discriminations structurelles – d’imposer régulièrement un traitement moins favorable aux membres d’une minorité. 

Cette discrimination s’exerce dans les domaines de l'emploi, des revenus, de l'éducation, de la santé, du logement, de la culture, de la police, et il arrive souvent qu’une personne cumule plusieurs caractéristiques qui l’exposent tout particulièrement à un traitement discriminatoire (p. ex. le sexe, un handicap, une origine étrangère, la couleur de peau, l’appartenance religieuse, l’âge, la précarité etc.)

Cette discrimination va de concert avec la maltraitance. Le contrôle, certes légitime, peut devenir insupportable lorsqu’il est vécu comme une suspicion obstinée et irréfutable.

Les violences peuvent être physiques, morales, financières, médicales, initiée par une attitude de négligence ou encore de privation des droits. Ainsi, ne pas recevoir de réponse – qu’elle soit positive ou négative – de la part d’une institution peut être une forme de violence. Des délais d’attente très longs mettant la personne dans une situation critique peuvent également consister en une violence.

Sachant que les personnes faisant  recours aux aides sociales sont en général dans une position de vulnérabilité, elles sont particulièrement sensibles à des dysfonctionnements – même légers – au niveau de leur dossier (retards, manque d’information, etc.) et sont d’autant plus exposées aux situations de violence institutionnelle.

Il est essentiel de reconnaître l’ensemble des rapports sociaux de pouvoir et de domination comme des vecteurs et des producteurs de violences si l’on veut agir contre celles-ci. La discrimination et la maltraitance institutionnelles ne peuvent être combattues de manière ponctuelle, elles requièrent une attention soutenue et l'initiative des organisations.

Quelles réponses apporter pour que, comme le dit Marie-Aleth Grard, présidente d’ATD Quart Monde, « l’Etat fasse confiance aux pauvres » ?

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