Anne Brunner et Louis Maurin (dir.). “Rapport sur la pauvreté en France, édition 2024‑2025

Éd. de l’Observatoire des inégalités. Tours, 2024

Daniel Fayard

Référence(s) :

Anne Brunner et Louis Maurin (dir.). Rapport sur la pauvreté en France, édition 2024‑2025. Éd. de l’Observatoire des inégalités. Tours, 2024, 88 p.

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Référence électronique

Daniel Fayard, « Anne Brunner et Louis Maurin (dir.). “Rapport sur la pauvreté en France, édition 2024‑2025 », Revue Quart Monde [En ligne], 275 | 2025/3, mis en ligne le 01 septembre 2025, consulté le 01 septembre 2025. URL : https://www.revue-quartmonde.org/11786

Cette quatrième édition du Rapport de l’Observatoire des Inégalités s’attache à décrire dans un dossier spécial les conditions de vie de ceux qui sont généralement considérés comme pauvres par les statisticiens, c’est-à-dire ceux qui vivent en dessous d’un seuil de pauvreté établi en 2022 à 1 014 € par mois pour une personne seule après prestations sociales. Ils sont évalués à cette date par l’INSEE à 5,1 millions de personnes, soit 8,1 % de la population. Vingt ans plus tôt, ils étaient 3,8 millions de personnes, soit 6,6 % de la population. Manifestement, du point de vue des ressources monétaires, la pauvreté a augmenté.

Mais ces données évaluatives ne tiennent pas compte de 2 millions de pauvres qui échappent aux statistiques sur les revenus de l’INSEE. Celles-ci ne portent que sur la base des logements dits ordinaires. Ne sont pas prises en compte par ailleurs les personnes qui vivent en collectivité (maisons de retraite, prisons, casernes, etc.) ni celles qui habitent dans les départements d’outre‑mer

Ce dossier s’efforce d’établir comment vivent les pauvres, en distinguant ceux qui sont dans la grande pauvreté et ceux qui subissent des privations d’une pauvreté ordinaire. On considère par exemple que 4 millions de personnes, soit 6 % de la population, sont mal logées (habitat inconfortable, manque d’espace, absence de logement propre). Mais il faut savoir qu’une partie des sans-abri et des très mal logés échappent aux statistiques. On parvient à des estimations concernant les personnes accueillies en centre d’hébergement, en hébergement d’urgence, voire parfois à la rue (dont plus de 2 000 enfants selon l’UNICEF).

L’accès ou non à des vacances constitue une des plus fortes inégalités sociales

Ce Dossier donne aussi beaucoup de chiffres pour illustrer l’impact de la pauvreté selon l’âge, le genre, la composition de la famille, le statut d’activité, le milieu social, le diplôme, l’origine culturelle, le handicap, le fait d’être locataire ou propriétaire.

D’autre part il établit des listes de territoires selon qu’ils sont plus ou moins affectés par la présence de populations plus ou moins pauvres : grandes villes, régions, départements et outre-mer, communes, arrondissements, quartiers.

Tout un chapitre est consacré à l’évolution de l’opinion publique eu égard au phénomène de pauvreté ou de grande pauvreté et aux politiques mises en œuvre pour l’enrayer, ainsi qu’à l’évolution des engagements citoyens solidaires.

Un document de références utiles pour les acteurs sociaux concernés par la lutte contre la pauvreté.

Daniel Fayard

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