Enraciner l’ONU dans l’espoir des plus pauvres

Hélène Beyeler-Von Burg

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Hélène Beyeler-Von Burg, « Enraciner l’ONU dans l’espoir des plus pauvres », Revue Quart Monde [En ligne], 129 | 1988/4, mis en ligne le 01 juin 1989, consulté le 18 avril 2024. URL : https://www.revue-quartmonde.org/4022

Le groupe OING Quart Monde a dix ans d’existence. Il semble important aujourd’hui, de chercher à exprimer les intuitions qui l’ont soutenu et le chemin qu’il a parcouru pour que ce groupe continue à faire progresser la cause des familles les plus pauvres et des droits de l’homme dans la communauté internationale.

Ce groupe a été fondé par le père Joseph Wresinski qui en a alimenté la réflexion au fil des années. En toute honnêteté il faudrait le citer à chaque ligne car cette initiative trouve son sens dans la marche qu’il a entreprise avec son peuple. Avec lui, il a ouvert une brèche permettant de faire le lien entre les ghettos de la misère et les lieux qui rassemblent les hommes de bonne volonté au cœur des grands défis de l’humanité comme ceux que portent les Nations Unies et dont les ONG sont partenaires.

Préambule de la charte des Nations Unies (extraits)

« Nous, peuples des Nations Unies, résolus

à préserver les générations futures du fléau de la guerre qui deux fois en l’espace d’une vie humaine a infligé à l’humanité d’indicibles souffrances,

à proclamer à nouveau notre foi dans les droits fondamentaux de l’homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l’égalité des droits des hommes et des femmes, ainsi que des nations grandes et petites,

à créer les conditions nécessaires au maintien de la justice et du respect des obligations nées des traités et autres sources du droit international,

à favoriser le progrès social et instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande… »

D’après sa Charte, l’Organisation des Nations Unies se fonde dans l’expérience collective d’indicibles souffrances et proclame sa foi dans la dignité et la valeur de la personne humaine. Comment pourrait-elle oublier que des millions de femmes, d’hommes et d’enfants qui restent aux prises avec la faim, l’ignorance et la violence tout autour du globe sont au fondement même du défi qu’elle porte ?

La connaissance et la présence des victimes de la misère en son sein lui sont indispensables. En effet, c’est le fondement même de son idéal de justice et de paix qui lui échapperait si elle cessait de faire siennes les souffrances qui continuent à être subies au sein des peuples. Ses textes et ses accords deviendraient des coquilles vides, des mots sans lien avec l’expérience des hommes et sans acteur pour s’en servir.

Mais, si l’ONU a absolument besoin de la participation authentique des plus pauvres pour aller jusqu’au bout de son idéal, les plus pauvres ont eux aussi absolument besoin d’elle.

Ils n’ont pas d’autre recours que les personnes qui tentent l’aventure de la paix au nom de toutes les victimes des injustices qui écrasent des personnes, des familles, des groupes tout entiers. Les plus pauvres aspirent donc à être partie prenante de cette aventure.

Voilà pourquoi le Père Joseph a orienté le Mouvement ATD Quart Monde vers les instances internationales dès ses débuts. Le Mouvement avait à peine quatre années d’engagement dans la boue avec des familles de la région parisienne lorsqu’il convoqua avec l’UNESCO un premier colloque international en 1961. Il avait obtenu le statut consultatif auprès du Conseil économique et social de l’ONU (ECOSOC) en 1974. Pourtant, malgré tout, dans ces instances, il restait difficile de faire entendre la voix des plus pauvres. Nous l’avions expérimenté maintes fois, en particulier à l’occasion de l’Année internationale de la Femme ou de l’Année internationale de l’Habitat dans lesquelles il était quasiment impossible de faire prendre en compte les situations les plus désespérées dans quelque région que ce soit. Comme si la réalité des plus démunis n’avait pas de signification pour l’ensemble.

L’Année Internationale de l’Enfant prévue en 1979 était une nouvelle occasion favorable à une avancée dans la reconnaissance des plus pauvres. D’autant plus que l’Assemblée Générale des Nations Unies avait stipulé qu’une attention spéciale devrait y être portée aux enfants particulièrement défavorisés : donc à tous ceux qui vivaient dans des conditions de grande pauvreté dans toutes les parties du monde.

Le mouvement ATD Quart Monde se mobilisa pour que ce formidable élan de solidarité en faveur de tous les enfants du monde ne passe pas à côté des enfants et des familles du Quart Monde.

Les ONG s’unissent pour faire entendre les plus pauvres

Avec le Père Joseph, les enfants et les familles, nous avons parié que 1979 marquerait d’une pierre blanche l’histoire des enfants les plus pauvres dans le monde, et par conséquent l’histoire de tous les enfants. Il fallait d’abord faire connaître les enfants et les familles les plus démunies sous un autre jour et faire découvrir que les millions d’enfant vivant dans la misère dans les pays industrialisés portent un témoignage aux défenseurs des droits de l’homme.

Dans les pays industrialisés, à cette époque, il était impossible de parler de pauvreté, encore moins de l’extrême pauvreté frappant toute une couche de la population. La tendance était de considérer les plus pauvres au niveau de cas particuliers, « familles à problèmes » ou « cas sociaux » sans reconnaître leur identité sociale et leur histoire propre. Au niveau international, on se contentait plus ou moins de définir les enfants originaires des pays du Tiers-Monde comme défavorisés en opposition à ceux des pays industrialisés. La question de l’inégalité des chances entre enfants d’un même pays ou d’une même région, en raison de la grande pauvreté, partout réelle, n’était pas abordée.

Seules quelques ONG essayaient, comme nous, de faire exister les populations oubliées ou exclues du développement.

Ainsi au seuil de l’Année Internationale de l’Enfant (AIE), c’est naturellement vers elles que le Père Joseph s’est tourné. Il leur a demandé de se mettre ensemble pour alerter l’opinion internationale sur les enfants les plus démunis qui risquaient de rester en dehors de la dynamique de l’AIE.

De nombreuses OING réagirent positivement à cette proposition et dès la fin de 1978 un groupe se mit au travail.

Le groupe a mis au centre de sa démarche la volonté de connaître les réalités vécues par les plus pauvres, leur résistance à la misère, leur lutte quotidienne pour vivre dans la dignité, leurs espoirs pour l’avenir de leurs enfants. Chaque réunion comprenait un apport de fond du père Joseph Wresinski lui-même, ou d’autres personnes profondément impliquées dans la vie quotidienne de familles extrêmement démunies : des volontaires du Mouvement ATD Quart Monde et d’autres ONG.

En approfondissant cette connaissance, les ONG du groupe ont pris conscience de l’isolement de ces familles. Elles ont découvert que les plus pauvres ne pouvaient compter, outre leurs propres forces que sur les ONG engagées à leurs côtés (souvent avec très peu de moyens). L’action du groupe s’est donc centrée sur la connaissance et sur l’information.

De se savoir ainsi les seuls porte-parole des plus pauvres aux Nations Unies a conduit à donner beaucoup d’importance et de sérieux aux rencontres du groupe, à l’échange d’expérience et de réflexions qui ont abouti régulièrement à des prises de positions communes, à des « déclarations » et des « appels » faits à l’occasion des événements majeurs de la vie internationale.

Dans les propositions des différentes déclarations, les ONG ont toujours voulu s’impliquer, disant d’abord ce à quoi elles s’engageaient elles-mêmes, puis faisant largement appel aux instances concernées, aux hommes et femmes de toutes responsabilités et professions, mais aussi et surtout à l’engagement personnel de chacun.

La solidarité entre ONG bâtit la solidarité avec les plus pauvres

Le groupe OING Quart Monde s’est bâti sur l’intuition que chaque ONG a une responsabilité par rapport aux plus pauvres. En approfondissant cette démarche, les membres du groupe ont naturellement été amenés à échanger sur les idéaux et motivations de base de leurs organisations respectives. Ils ont appris à mieux se connaître, à découvrir les contextes et réalités sociales, les idéaux qui avaient poussé des hommes et des femmes à s’unir et à s’engager ensemble, souvent avec d’humbles moyens et dans des conditions difficiles.

Les idéaux qu’ils portaient les reliaient aux autres en une complémentarité qui fait une des forces du groupe OING Quart Monde. L’échange réciproque, les apports, les expériences et l’originalité de chacune permet de consolider l’ensemble.

Au fil des années, le groupe OING Quart Monde a forgé parmi ses participants une sensibilité à la misère. À partir des phénomènes d’exclusion sociale dans les pays industrialisés, il a poussé à de véritables prises de conscience sur l’existence d’autres groupes en danger d’exclusion : les enfants vivant et travaillant dans les rues des métropoles du monde, des familles réfugiées de la famine et de la misère, des populations sans terre et errantes, etc.

Les participants ont progressivement découvert la parenté des situations des plus pauvres dans les pays industrialisés et dans les autres parties du monde, et par conséquent, l’importance de révéler l’histoire et la situation des familles en grande pauvreté dans les pays industrialisés.

Les droits de l’homme jusqu'au bout

À travers le témoignage et la réflexion du Père Joseph, les OING membres du groupe ont découvert la déshumanisation que les plus pauvres subissent et compris pourquoi l’extrême pauvreté est un déni aux droits de l’homme.

Dans tous les pays, ceux qui sont condamnés à la misère et tenus pour « moins que rien » sont accusés de se complaire dans leur condition, ou de s’y être habitués et résignés au point qu’ils n’en souffrent pas.

Les plus pauvres, à cause des humiliations quotidiennes qu’ils subissent ne sont pas assurés que leurs frères qui nient leur souffrance, la justifient ou s’en accommodent les tiennent vraiment pour des êtres humains. Or l’énoncé des droits de l’homme n’a de sens que si, au préalable, la qualité d’être humain à part entière est reconnue.

C’est pourquoi le combat des droits de l’homme reste toujours récupérable par les plus forts, les mieux informés, les plus capables de faire reconnaître leur identité d’être humain.

Les plus pauvres, eux, paraîtront n’avoir rien à dire alors qu’ils sont privés de parole ou seulement préoccupés de survie immédiate, alors qu’ils sont privés de participation et de choix d’avenir.

Le groupe OING Quart Monde a toujours voulu connaître et faire connaître les souffrances et les espoirs des groupes de population sans voix connus par les ONG. Car cette démarche du groupe au sein de l’ONU complète la contribution aux droits de l’homme que font ses membres.

Leurs gestes le plus souvent très humbles, affirment que les personnes qu’ils rencontrent au delà des distances sociales ou des rôles convenus sont des frères humains à part entière.

Le père Joseph indique clairement qu’il n’y a pas d’autre voie pour défendre l’homme que de faire sien son refus de la souffrance.

Son intuition forte est que la paix se bâtira autour des plus pauvres. Ils sont levier de la transformation du monde car ils sont toujours un point de rencontre pour la réconciliation de l’homme avec son frère. Leur souffrance remet les justifications des conflits à leur place et leurs espoirs sont les buts communs qui emporteront le soutien et l’action de tous.

Car nul ne peut rester neutre face à l’homme qui souffre. Ou bien nous refusons de reconnaître son humanité ou bien nous nous engageons avec lui.

Or, qui plus que les ONG humanitaires assume cette fonction de s’engager vis-à-vis de celui qui souffre et de proposer au public de s’engager avec elles d’une manière concrète.

En conclusion, je voudrais donc rappeler combien le Père Joseph était soucieux que l’ONU reconnaisse ce Groupe OING Quart Monde et soit attentive à ce qu’il représente.

Car s’il est témoin de la souffrance et de l’espoir des peuples dont la connaissance est essentielle à l’ONU, il est plus que cela. Les ONG humanitaires ne sont pas seulement les veilleurs qui reprennent sans cesse le chemin vers les sans-voix et se battent pour y avoir accès. Elles s’attachent aussi à les comprendre et à faire ce qu’ils demandent, c’est-à-dire, à les faire reconnaître par le public qui les côtoie. Du refus de leur souffrance elles ne font pas une affaire privée. Elles en appellent au public. Et ce public les soutient parce qu’il voit en elles la possibilité de faire sien le refus de la souffrance des plus faibles et de rendre ce refus effectif.

Le public attend de ces ONG qu’elles le sensibilisent, le réveillent, le houspillent même pour en appeler à son humanité. Il s’identifie à elles en ce qu’elles tracent une voie de paix alternative à l’équilibre de la terreur.

C’est cette même voie que l’ONU prolonge parce qu’elle tient sa mission initiale de peuples à peine sortis des guerres mondiales et que cette mission est sans cesse redonnée par les peuples qui souffrent et qui espèrent.

Déclaration Commune du groupe OING Quart Monde Genève 1982

Dans toutes les sociétés, au pied de l'échelle sociale, vivent des familles dont la misère est héritée de génération en génération. Des millions de familles rien que dans les pays industrialisés, deux millions pour la seule Communauté Européenne, subissent les conditions de l'extrême pauvreté. Ce phénomène, loin de diminuer, s'accroît avec les difficultés économiques.

Pour vivre et élever leurs enfants, rien ne leur est assuré : ni le logement, ni l'instruction, ni le métier, ni même la santé. Méprisées et rejetées, elles ne participent pas à la vie publique et associative. Aussi, pour survivre, elles sont à la merci de l'arbitraire, des dispositions, changeantes de l'administration et de l'entraide.

Ces familles nous rappellent que l'extrême pauvreté et l'exclusion qu'elles subissent sont une violation constante des droits de l'homme et que ces droits sont indissociables. Gagnés pour tous, ils fonderont la dignité de l'homme dans une société de justice et de paix.

L'existence de l'extrême pauvreté est une violation constante aux droits de l'homme

Les familles les plus défavorisées constituent cette couche de population située au pied de l'échelle sociale, où le manque de culture, de formation professionnelle, de travail reconnu, de revenus suffisants, de santé, de pouvoir syndical et politique, forment une suite de privations inextricablement mêlées.

Exclue de génération en génération, cette couche de population n'a pas eu les moyens de participer à l'évolution des classes paysannes et ouvrières au cours de l'industrialisation. Elle représente la face cachée du monde du travail, où, sans protection, elle est exposée le plus durement aux aléas des conditions économiques et sociales. Elle est absente des préoccupations collectives, sa réalité n'est pas prise en compte dans les grands courants de pensée et d'action qui bâtissent le monde, ni même dans les combats pour les droits de l'homme.

Les droits de l'homme tels que les formulent la Déclaration Universelle proclamée par les Nations Unies en 1948, forment un tout indivisible ; tel est aussi l'esprit de la Déclaration des Droits de l'Enfant. Défendus et gagnés, pour tous, les droits inaliénables fonderont la dignité de tout homme.

Pour les familles les plus défavorisées, que signifie la liberté d'organiser sa vie, si les conditions de travail et d'habitat sont sous-humaines ?

Que signifie, pour elles, la liberté de circulation, si elles sont condamnées à l'errance, chassées de lieu en lieu, ou encore confinées dans les ghettos de la misère ?

Que signifie, pour elles, la liberté de pensée et d'expression alors que l’accès à l'instruction et à la culture leur est rendu impossible ?

Que signifie, pour elles, l'autonomie, si par ailleurs, pour survivre, elles sont dépendantes, à la merci de l'administration, des bonnes volontés et générosités changeantes ?

Que signifie la dignité humaine, la dignité de la famille, quand, par ailleurs, elles sont considérées comme des incapables, des gens sans raison ni conscience ?

Que signifie encore la liberté religieuse, si les conditions de vie acculent au désespoir, empêchent l'amour et la confiance de s'exprimer ?

Quotidiennement, les familles du Quart-Monde luttent pour les droits de l'homme.

Quand il n'y a plus rien la maison or qu'on ne voit pas comment la situation peut s'améliorer, on a très peur. On a peu qu'on nous prenne nos enfants. Parce que quand on dit qu'on n'a plus rien, on nous répond « s'il n'y a plus rien, on vous place vos enfants d'office ».

Nous avons cinq enfants.

Mon mari a du quitter son travail. Il n'en pouvait plus. Depuis, il n'a rien retrouvé. Nous avons fait des demandes d'allocations de chômage : il a fallu attendre cinq mois pour apprendre que notre, dossier n'était pas accepté. Je vais chercher des bons à l'aide sociale, je fais des démarches pour avoir de l'aide.

Rien que pour avoir droit aux bons de vestiaire, il faut présenter sa carte de chômage, nos allocations, les dettes que nous avons à payer, la note de cantine des enfants. Il faut dire sa misère...

On emprunte de l'argent à nos voisins, on achète à crédit, on est sans arrêt en train de quémander, sans arrêt, sans arrêt... ».

« Et puis ce qui est dur, c'est qu'on est obligé de faire subir à nos gosses.
Quand vous n'arrêtez pas de courir pour trouver de l'argent, pour trouver à manger, les nerfs finissent par craquer.

La nuit, vous n'arrivez pas à dormir. Ça vous tourne dans la tête : qu'est-ce que je vais donner à manger à mes enfants ? Ça agit sur les gosses. Ils disent ; « comment ça se fait que Maman est énervée ? ». Ils se sentent privés par rapport aux autres enfants. Ils sont pensifs. Ils travaillent mal à l'école.

« J'aimerais faire comprendre le courage qu'il faut pour surmonter tous les obstacles de la vie. Comme c'est terrible de travailler dix heures par jour, avec la fatigue et la maladie.

On ne peut pas se permettre de flancher, même quand on est à bout de force et de courage ; même quand on voit pleurer sa femme et ses enfants et qu'on ne sait pas de quoi sera fait demain,

J'aimerais faire comprendre qu'on ne demande pas la pitié mais la justice pour ceux qu'on aime et qu'on a toujours défendu comme on a pu ».

Propos recueillis dans des "Feuilles de Faits", Mouvement international ATD Quart Monde, Janvier 1982.

Appel

La situation des familles les plus pauvres de tous les pays nous interpelle. Elle révèle que le combat et les moyens mis en place pour garantir les droits de l'homme sont insuffisants, ne touchant pas encore les citoyens au pied de l'échelle sociale. C'est pourquoi à l'occasion du Rassemblement International « Pleins droits pour tous les hommes » le 15 mai 1982 à Bruxelles, les organisations non gouvernementales en appellent à la solidarité de tous :

Propositions

Efforçons-nous de connaître et de faire connaître la situation des familles défavorisées et leurs efforts quotidiens pour sauvegarder leur dignité et celles de leurs proches.

Bannissons les préjugés, les appellations péjoratives et dédaigneuses par lesquelles elles sont encore trop souvent désignées.

Efforçons-nous, là où nous le pouvons - sur le plan local, national ou international - dans tous les domaines de la vie, de donner aux citoyens les plus défavorisés la possibilité de s'exprimer, de s'organiser et de se faire représenter dans le respect de leur identité historique, par les organisations de leur choix

Exerçons notre influence, là où nous le pouvons, pour que les conditions matérielles, sociales, culturelles et spirituelles conforment à la dignité humaine soient assurées à toute famille, en particulier aux familles défavorisées,

Exigeons l'évaluation périodique de toutes mesures législatives en faveur des familles, particulièrement en ce qui concerne les résultats pour les foyers les plus défavorisés.

Les combats pour les droits de l'homme ne doivent être ni fractionnés, ni exclusifs, Les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels sont interdépendants C'est seulement appliqués ensemble et pour tout homme, qu'ils peuvent assurer la finalité de la Déclaration Universelle de 1948.

Joignant nos expériences et nos efforts, - entre ceux qui agissent dans les pays industriels et ceux qui déploient leurs efforts dans les pays en voie de développement -, permettons que l'exclusion des plus défavorisés prenne fin, partout dans le monde. Permettons que les familles, les enfants les plus pauvres soient les premiers bénéficiaires du partage fraternel.

Hélène Beyeler-Von Burg

Née en Suisse en 1943, mariée et mère de trois enfants, jardinière d’enfants de formation, elle s’engage en 1965 comme volontaire à Noisy-le-Grand puis en Suisse où elle lance les bases du Mouvement. Elle en anime le Secrétariat National jusqu’en 1980. Elle assure aujourd’hui la représentation du Mouvement International ATD Quart Monde auprès des Nations Unies et le secrétariat du groupe OING Quart Monde.

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